Mame Diarra gagnante de sen petit galle all stars : «Ma mère pensait que chanter allait me …

youssou-ndour

Mame Diarra gagnante de sen petit galle all stars : «Ma mère pensait que chanter allait me détourner et me faire faire des contre-performances»

Elle savoure son heure de gloire… Après des mois de rude compétition, la voilà enfin sacrée grande gagnante de Sen Petit Gallé All Stars. Mame Diarra Sylla, candidate de la diaspora française, a réussi son pari avec brio et s’ouvre maintenant à d’autres perspectives. Face à l’OBS, la chanteuse en herbe fait le point.

Enfance entre la France et le Sénégal

«Je suis née en France en 2000. Mon père est directeur d’entreprise, ma mère femme d’affaires. En 2006-2007, Maman a décidé de s’installer définitivement au Sénégal et m’a amenée avec elle. Depuis lors, je vis au Sénégal, plus précisément à Liberté 6. C’est ici que j’ai fait tout mon cursus scolaire. J’ai fait l’école primaire à Yawuz Selim. J’ai beaucoup appris là-bas. Après la sixième, maman a décidé de mon transfert à Jeanne d’arc, où j’ai fait la cinquième, la quatrième et maintenant la troisième. J’ai quitté Yawuz Selim juste parce que je compte aller poursuivre mes études en France après le Brevet. Etant donné qu’à Yawuz Selim, ce n’est pas un programme français qui est appliqué, ma mère m’a inscrite à Jeanne d’arc, où l’on étudie le programme français.»

La priorité aux études, le chant au second plan

«J’adore la musique (les mains croisées à la poitrine). Toute petite, j’aimais chantonner. Je le faisais tout le temps à l’école. Et comme j’avais une belle voix, on me mettait toujours en avant dans les chorales. Cela m’avait ouvert beaucoup de portes. Mais je n’ai jamais oublié que la priorité, ce sont les études. En plus de mes talents en chant, je faisais de bons résultats. C’est pourquoi l’école m’emmenait partout pour participer à des compétitions musicales. J’ai même participé à des compétitions internationales. L’une s’est déroulée en Ethiopie, l’autre au Maroc. Donc ce n’est pas nouveau que j’allie musique et étude. Les études, c’est ma priorité, la musique ma passion.»

Une maman surprotectrice

«C’est en 2014 que j’ai voulu participer pour la première fois à Sen Petit Gallé. Mais maman était réticente. Elle pensait que cela allait me détourner. Que je risquais de faire des contre-performances à l’école. Finalement, je n’ai pas pu. En 2015, j’ai mis la pression à maman. Je lui ai expliqué que moi, je tenais à cette compétition et finalement, elle a accepté. J’ai dû être repêchée. Et lors des compétitions, j’ai fini à la deuxième place. J’ai failli ne pas participer, parce que j’étais en vacance en France au moment des sélections. A mon retour, les listes étaient déjà closes et Dakar avait déjà choisi ses six représentants. C’est pourquoi on a fait de moi la candidate de la Diaspora, après m’avoir fait subir une audition.»

Le sacre, un moment d’exception

«Ce fut un moment exceptionnel. Lorsqu’on m’a consacrée grande gagnante de Sen Petit Gallé All Stars, je n’en revenais pas. Des pensées m’ont aussitôt envahie. Je pensais à tous ces gens qui me disaient que je ne peux pas être championne. Non pas par méchanceté, mais parce que la compétition était véritablement relevée. Il n’y avait que de grands talents. Moi-même j’ai, à un moment donné, flanché. Quand j’écoutais les autres chanter, je me demandais si je pouvais en faire autant. Certains me disaient dans les coulisses que j’ai été superbe, mais j’avais toujours des appréhensions. Ce fut le suspense jusqu’au bout. Ce que j’ai ressenti au moment de la délivrance était indescriptible. C’est un sentiment unique. J’étais vraiment fière. J’ai aussi pensé à maman, qui n’a cessé de me soutenir durant toute cette période, malgré ses réticences du début.»

Le Brevet, mon prochain défi

«Maintenant que le concours est derrière moi, je veux me concentrer sur mes études. Mon défi maintenant, c’est le brevet. Je dois l’obtenir à tout prix. Mais plus tard, je veux allier étude et musique. C’est bien possible. Regardez, je participe à Sen Petit Gallé, je l’ai gagné et cela ne m’empêche pas d’avoir de bons résultats à l’école. J’ai toujours eu de bonnes moyennes à l’école. Des moyennes qui varient entre 14 et 16. Mes matières de prédilection sont celles littéraires. Mais je ne suis pas non plus nulle dans les matières scientifiques. Nous travaillons beaucoup pour faire de bons résultats, faire plaisir à nos parents et à Tata Ngoné, qui ne cesse de nous dire que le plus important, ce sont les études. Je ne compte pas dévier de ce chemin.»

Banquière, styliste et chanteuse ?

«J’ai trois principaux rêves. Etre banquière, parce que j’aime l’argent (rires), cela me permettra aussi de pouvoir m’occuper de mes affaires. Dans cette vie, tout marche avec l’argent. Je veux aussi être chanteuse et styliste, parce que j’adore la musique et la mode. Je peux passer toute la journée à m’habiller, à me changer. Quand je vois des gens s’habiller n’importe comment, j’ai envie de leur dire : mais changez. Ça m’énerve. J’aime tout ce qui tourne autour de l’art. Je dessine bien d’ailleurs. Quand j’étais plus petite, je m’amusais à dessiner des modèles avec du papier. Là j’achète des cahiers juste pour dessiner des modèles. L’art, c’est ma vie.»

Le pactole des 5 millions

«J’ai remporté la somme de 5 millions Cfa grâce à ma performance. Je ne sais pas encore ce que je vais faire de cet argent. Je sais juste que j’ai envie d’aider des associations avec cette somme. Je veux aussi faire des choses pour des enfants. Je ne veux pas être égoïste. Les gens ont toujours été là pour me soutenir. Ils ont dépensé argent et énergie pour me pousser à la victoire. Je penserai aussi à eux. Ce ne sera pas que pour moi.»

L’OBS

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici