Les élections législatives du 30 juillet dernier ont vu la coalition Benno Bokk Yakaar obtenir une majorité absolue à l’Assemblée nationale. Pour une opposition qui voulait imposer la cohabitation au pouvoir, c’est donc un bel échec. En effet, le camp du pouvoir a réussi à s’emparer de 42 départements sur 45 que compte le Sénégal en attendant les résultats définitifs. En effet, le Conseil constitutionnel doit d’abord étudier les recours déposés sur sa table avant de pouvoir donner son verdict.
Depuis les derniers joutes, les 49% obtenus par le camp présidentiel fait dire à l’opposition qu’actuellement le Président Macky Sall est minoritaire en ce sens qu’il a été porté à la Magistrature suprême par 65% des suffrages. D’un point de vue arithmétique, cela peut se tenir. Cependant, prendre ces chiffes pour une donnée fiable serait un véritable raccourcis. En effet, il faudrait analyser la situation de 2012 et celle de 2017 pour pouvoir tirer les bonnes conclusions.
Au deuxième tour de la Présidentielle de 2012, c’est presque toute l’opposition qui s’était liguée contre Me Wade. Depuis lors, il y a combien de partis qui ont quitté Benno Bokk Yakaar sans compter les dissidences ? Cela a évidemment eu un impact considérable sur son électorat. Au premier tour, le chef de l’Etat Macky Sall arrivait deuxième derrière le PDS avec 25%. C’est sûr qu’avec le débauchage et la transhumance, même si l’pposition les qualifie de poids plume, le Président Sall a dû gagner quelques points.
Et, il est clair qu’en fin politicien, adepte des manœuvres et du débauchage, le Président Macky Sall va tout faire pour grignoter l’électorat de l’opposition d’ici 2019. Alors, au lieu de dormir sur ses lauriers en se disant que Macky peut aller au second tour, elle devrait rester vigilante au risque d’être encore pris au dépourvu à la prochaine Présidentielle. Car, d’ici 2019, tout peut arriver…
