Au Sénégal, c’est le clap de fin pour la deuxième saison de la série télévisée Maîtresse d’un homme marié, dont le dernier épisode sera diffusé ce lundi 13 juillet.
Ce feuilleton à succès, essentiellement en langue wolof, fait la part belle aux personnages féminins autour d’intrigues amoureuses –et parfois extraconjugales-. Une série qui a fait des vagues lors de son lancement, l’an dernier.
Une ONG islamique, Jamra, avait dénoncé une « promotion de l’adultère et de la fornication ». Mais pour ses créateurs, Maîtresse d’un homme marié est le reflet de la société sénégalaise.
Séduction, trahisons, violences conjugales, pressions familiales… La créatrice trentenaire, Kalista Sy, en avait assez des séries sur les femmes écrites par des hommes. Dans Maîtresse d’un homme marié, les personnages féminins aiment, quittent, souffrent, travaillent…. La série raconte leur quotidien.
Dans les séries classiques, « il y avait toujours ce regard masculin sur nos corps, sur notre façon d’être en tant que femme », regrette Kalista Sy. Et ce nouveau regard, c’est ce qui a fait le succès du feuilleton, avec un public très large, au Sénégal et à l’étranger. Un succès auprès d’un public féminin et masculin. « Et ce public masculin nous a dit qu’on les avait aidé à regarder autrement les femmes, poursuit Kalista Sy, à avoir beaucoup plus d’empathie.»
Mais cela ne plaît pas à tout le monde. Mise en demeure l’an dernier par le Conseil de régulation de l’audiovisuel suite à une plainte de l’organisation islamique Jamra, Kalista Sy lève les yeux au ciel. « Il y a des tabous ! Ce qui dérange c’est peut-être que les femmes peuvent assumer aussi leur sexualité ; c’est un fait, il faudra le respecter ! »
Chaque épisode de cette deuxième saison a enregistré en moyenne 2 millions et demi de vues sur Youtube. Derniers rebondissements, ce lundi.
RFI