Ces dernières années, les questions de l’indépendance de la Justice et de la composition du Conseil supérieur de la Magistrature (Csm) étaient au cœur du débat judiciaire. Et tout récemment, l’Union des magistrats du Sénégal, qui avait initié un colloque sur l’Indépendance de la Justice, avait même émis, comme recommandation, le départ du chef de l’État et du ministre de la Justice du Csm. Le Président de la République, de son côté, a réagi à sa façon.
« Notre système judiciaire est perfectible »
En effet, présidant la rentrée solennelle des Cours et tribunaux qui s’est tenue ce jeudi, le chef de l’État a convié à une grande réflexion inclusive sur l’indépendance de la magistrature et de la modernisation de la Justice :
« Je suis d’accord avec vous que nous avons l’un des meilleurs systèmes juridictionnels, même s’il faut reconnaitre qu’il est également perfectible. Dans cette recherche perpétuelle de l’amélioration de notre système judiciaire, je vous invite et j’invite le ministre de la Justice, à une démarche inclusive pour réfléchir sur les mécanismes d’amélioration et de modernisation de notre justice. Mais alors, une réflexion inclusive qui ne sera pas que l’affaire des magistrats. Il faudra que cette réflexion implique aussi les professeurs, les professionnels du Droit, les avocats, les notaires, les greffiers, les huissiers, les commissaires priseurs et la société civile, pour explorer toutes les voies possibles pour rendre la Justice plus performante et plus accessible », a indiqué le chef de l’État.
« Je suis prêt à aller le plus loin possible »
Et durant cette réflexion, dont les contours n’ont pas encore été définis, le Président de la République prévient qu’il n’y aura pas de questions taboues. Même le débat sur la présence du chef de l’État et de son ministre de la Justice dans le Conseil supérieur de la magistrature pourra y être transféré :
« Je suis quant à moi ouvert à toutes les propositions sur la modernisation de la Justice et sur l’indépendance de la magistrature y compris sur la question qui revient souvent dans la presse et c’est hélas un sujet qui devrait être traité par les professionnels : le Conseil supérieur de la magistrature. Il n’y a pas de tabou. Pourvu que la réflexion soit inclusive et qu’elle profite à la Justice et à son indépendance. Il n’y a aucun sujet tabou et je suis prêt à aller le plus loin possible pour la modernisation de notre justice », indique-t-il.