Malgré les risques sanitaires, des millions de fidèles sont venus des 14 régions du pays et de nombreux autres pays pour célébrer le grand Magal de Touba, qui est l’un des plus grands évènements religieux du Sénégal. Cette fête, initiée par le fondateur du mouridisme pour rendre grâce à Allah, continue à rayonner.
L’image ne change pas. Cette année encore, la célébration de la 127ème édition du Magal de Touba a rassemblé des millions de fidèles. Probablement, beaucoup plus de monde par rapport à l’année dernière. Cette journée qui marque le départ en exil du fondateur du mouridisme au Gabon de 1895 à 1902 (puis déporté en Mauritanie de 1903 à 1907 et placé en résidence surveillée à Diourbel, où il a rendu l’âme en juillet 1927) est l’évènement le plus important du calendrier mouride. Contrairement à la précédente édition avec une présence plus notable de la tranche juvénile, ce dimanche a attiré tous les tranches d’âge et sexes confondus à l’intérieur et aux alentours de la Grande mosquée. A cause de la pandémie, les vieux avaient décidé de rester chez eux en 2020. Ils sont ressortis en masse en 2021.
Très déterminés et dopés par leur attachement à Serigne Touba, ces pèlerins ont levé toutes les barrières pour accéder au mausolée du fondateur du mouridisme et des autres chefs religieux, qui reposent au sein de ce monument cultuel. Devant les différentes portes d’entrée de la Grande mosquée, les talibés en file indienne attendaient leur tour pour pouvoir se recueillir. Pour Ibrahima Diop, l’attente est très longue. La chaleur est accablante. Mais il attendra le temps qu’il faudra pour accéder au mausolée de Serigne Touba. A l’intérieur, les bousculades se poursuivent car, selon certains, il est hors de question de venir au Magal sans accéder à ce lieu saint. Mor Talla Sène a patienté plus de 2 tours d’horloge. A ses yeux, Cheikh Ahmadou Bamba mérite tous les sacrifices. «Je viens de me recueillir devant le mausolée de Khadimoul Rassoul après avoir rendu grâce à Allah et prier pour que le salut éternel soit avec le prophète Mahomet (psl). Peu importe le temps qu’on passera ici, je ne me plaindrai jamais parce que nous ne pouvons pas payer le fondateur du mouridisme pour tout ce qu’il a fait pour nous. Tout est grâce !», a-t-il expliqué.
Malgré la présence de ces centaines de milliers de fidèles, les gestes barrières pour lutter contre la propagation du coronavirus ont été plus respectées l’année dernière. Pour ce Magal 2021, la pandémie du Covid-19 ne semble pas être prise trop au sérieux. De nombreux fidèles se promènent et se frayent un passage au milieu d’impressionnantes foules sans porter de masque. Venu de Dakar, Modou Diagne a déploré le relâchement noté dans l’observance des gestes barrières pour la prévention du coronavirus alors que le virus est toujours présent même si les cas de contamination ont beaucoup diminué. Devant les portes de la Grande mosquée, quelques dispositifs pour faire respecter le protocole sanitaire comme le gel hydro-alcoolique et la distribution de masques sont mis en place. Pourtant, certains font comme si de rien n’était…