L’Alliance pour la République (Apr) a été le théâtre d’une guéguerre. Des responsables de la formation politique se sont lancés des piques par médias interposés. Ce que déplore fortement l’administrateur dudit parti, Maël Thiam, qui s’est aussi exprimé, dans cet entretien avec Seneweb, sur le supposé deal Baldé-Macky, sur la préparation des législatives, sur la naissance de Manko Taxawu Sénégal etc.
M. Thiam comment préparez-vous les législatives ?
Nous avons commencé à préparer les législatives depuis le lendemain du référendum. Nous sommes un parti organisé et ambitieux, nous sommes déterminés à accompagner le président et à faire en sorte qu’il soit confortable dans l’exercice de ses fonctions. Nous nous attelons tous les jours à accroitre le membership du parti, à élargir l’assiette sociologique de la mouvance présidentielle. Tous les jours, j’enregistre de nouvelles adhésions de personnalités et d’associations. Tous les jours, nous assistons à la création de mouvements citoyens. Nous préparons aussi ces législatives au niveau des inscriptions aux listes électorales. Nous nous sommes efforcés à inscrire la quasi-totalité de nos militants au niveau des différentes localités.
Alors où en êtes-vous à propos de la liste de votre coalition ?
Le processus de choix de nos candidats a été enclenché sur l’éclairage du Président de la république. Le moment venu nous communiquerons la liste de nos candidats et nous battrons campagne tous comme un seul homme pour gagner ces élections. Le code électoral nous autorise à déposer au plus tard le 20 mai, et nous serons au rendez-vous.
Face à vous, l’opposition vient de mettre en place Manko Taxawu Sénégal…
L’opposition se cherche encore. Elle en est à sa énième coalition. C’est une coalition qui n’est pas fondée autour d’un projet pour le Sénégal, mais un cadre pour la majorité d’entre eux de recouvrer un statut social. C’est une coalition d’intérêts. Nous ne serons pas surpris que cette coalition disparaisse au même titre que celles qui l’ont précédé. Si nous combinons l’intelligence de l’électorat sénégalais aux réalisations du Président Macky Sall, avec le travail effectué par nos responsables à la base, nous ne pouvons qu’être confiants. Et nous sommes bien confiants par rapport à ce qui va arriver.
Pourtant, elle est déterminée à vous priver de la majorité à l’Assemblée nationale…
Déjà cette coalition est très mal partie parce qu’elle tourne autour d’un seul élément à savoir déstabiliser nos institutions. Déjà, face aux sénégalais, ils auront des difficultés au regard du profil des uns et des autres, au regard des résultats obtenus par les uns et les autres. Aujourd’hui, tous ceux qui sont à la tête de la coalition sont tous des candidats potentiels à la future présidentielle. Chacun a caché son petit bâton qu’il ne manquera pas de sortir et taper sur son partenaire d’aujourd’hui. Parmi ces responsables, il n’y en a pas un qui est capable de gagner un département. Nous allons assister à la belle mort de cette coalition car n’étant pas fondée sur des bases sociologiques solides. Donc nous ne pensons pas que cette coalition puisse donner des résultats qui puissent nous inquiéter.
Vous qui êtes l’administrateur du parti, comment avez-vous vécu les récentes querelles entre responsables de l’Apr?
Je ne puis cacher la honte que j’éprouve quand nos responsables offrent ce théâtre aux sénégalais. Ce type de comportement est aux antipodes de la vision du président de la République, des préoccupations des sénégalais et des préoccupations du Président. Je crois que les sénégalais ne nous ont pas choisis pour qu’on leur offre ce théâtre-là. Et tous ceux qui sont en train de le faire ne travaillent pas pour le Président de la République. Nous avons des cadres d’expression et de règlement de ces difficultés. Et chaque fois qu’un responsable de l’Apr apparaît à la télé, il doit plutôt utiliser son temps pour faire la promotion des réalisations du Président. Il y a tellement de choses à dire. Je ne peux pas comprendre qu’on ne soit pas en déficit d’argument et qu’on choisisse délibérément d’aller vers des invectives et surtout animer des querelles.
Qu’est ce qui peut expliquer de tels agissements selon vous ?
Ce sont des chocs qui peuvent exister entre responsables d’un parti qui est très jeune. D’un parti qui suscite l’attraction, un parti au pouvoir dont la plupart des responsables souffrent d’une faiblesse en termes d’expertise politique. Ceci étant, quelles que soient leurs divergences, après avoir exprimé leur ambition à l’occasion d’élections, au moment venu, à savoir à l’heure de vérité, nous avons l’espérance que tous nos responsables se mettront tous ensemble comme un seul homme pour faire triompher la liste de Benno Bokk Yaakaar. Et incha Allah, ça va se passer comme ça.
Mais tout est parti de la volte face d’Aliou Sall…
L’opposition a beaucoup joué dans cette affaire. Car elle avait dit que le Président avait pour ambition cachée de mettre Aliou Sall à la présidence de l’Assemblée. Ce qui est même un aveu de défaite pour elle car pour qu’Aliou soit président de l’Assemblée nationale, il faut qu’il gagne d’abord à Guédiawaye. Aliou Sall, c’est un responsable qui a commencé à faire de la politique bien avant que nous ne soyons au pouvoir et qui, comme tout responsable, a le droit d’exprimer ses ambitions à l’approche des élections. Mais jusqu’à présent le parti n’a pas fait de choix.
La défection de Jean Paul Dias, qu’est-ce que cela vous fait-t-il ?
La coalition Benno Bokk Yaakaar est née dans un esprit de gagner ensemble et de gouverner ensemble. Et cet esprit n’a jamais été abandonné par le Président de la République. Dans la formation du gouvernement, c’est un gouvernement de Benno Bokk Yaakaar. Nous avons fait en sorte que toutes les parties prenantes de la coalition se retrouvent dans l’attelage gouvernementale à l’effet de fédérer les expertises pour la satisfaction des sénégalais. Cette coalition qui était une coalition électorale s’est muée en coalition de gouvernance. Et les parties prenantes ont mis ensemble un plan qu’est le Plan Sénégal émergent sous l’éclairage du président de la République. Si maintenant, il y en a qui, dans la coalition, estiment qu’ils veulent faire cavalier seul, c’est leur responsabilité. C’est regrettable parce que la politique c’est la loi de l’addition, nous ne pouvons que regretter après n’avoir ménagé aucun effort pour les retenir.
Qu’est ce qui expliquerait ce départ selon vous ?
Personne d’entre nous ne peut dire qu’il part parce que nous n’avons pas respecté nos engagements vis-à-vis de la population. C’est cela qui est important pour nous. Et les sénégalais ne dorment pas. Il y en a qui veulent faire chemin seuls parce qu’ils estiment qu’ils pourront recouvrer un meilleur statut social. Ce que je puis dire, c’est que je suis étonné que des gens qui sont ensemble, qui ont élaboré ensemble un plan, qui mettent en œuvre ce plan qui donne des résultats, puissent un jour dire qu’ils quittent la coalition. Toutefois, nous ne nous lasserons pas de les inviter à regagner les rangs, car nous avons pris l’engagement tous devant les sénégalais.
Y-a-t-il un deal Baldé-Macky ?
Dieu ne m’a pas encore donné la capacité de lire dans le futur. Et je ne suis pas au courant d’un deal avec Abdoulaye Baldé. Au Sénégal, il faut qu’on sache ce que l’on veut. Souvent, on nous dit que la Crei ne travaille plus. Mais quand la Crei travaille, on dit qu’elle ne doit pas travailler. Baldé est un personnage politique, connu dans l’espace politique sénégalais, qui a quitté son parti d’origine et a créé le sien. De la même manière qu’il a quitté son parti d’origine et créé le sien, il peut, de la même manière, accompagner la mouvance présidentielle. C’est son droit le plus absolu. En ce qui concerne ses déboires avec la Justice, je n’ai aucun élément de ce dossier, je ne saurais m’y exprimer. Mais nous faisons confiance à la Crei qui, je rappelle, n’a pas été créée par le Président Macky Sall, mais qui est là pour appuyer la reddition des comptes. Si la Crei estime qu’il doit être entendu, il doit répondre. Si Abdoulaye Baldé décidait de rejoindre nos rangs, je lui souhaiterai la bienvenue. Si c’est le contraire, nous le logerons parmi les adversaires que nous combattrons dans l’espace politique et politiquement. Donc c’est une affaire judiciaire, je pense que la justice fera son travail.
Votre dernier mot ?
J’appelle à l’union à la suite du président de la République. J’appelle à la discipline et à la mobilisation. Ces trois mots que j’emprunte au président de la République sont capitaux pour faire triompher la liste de la coalition Benno Bokk Yaakaar. Etre député n’est pas une fin en soi. On peut aider le président sans pour autant être à l’Assemblée nationale. On peut contribuer au développement du Sénégal sans être à l’Assemblée nationale. Nous tous nous avons été d’accord avec le Yoonu Yokuté, nous avons plébiscité le Pse, nous reconnaissons tous le Président comme étant notre leader unique dans l’Apr et Benno Bokk Yaakaar. Donc, nous devons assumer nos choix et nous assumer, accepter la liste qui sera sortie et d’en faire la promotion et battre campagne pour le triomphe de Benno Bokk Yaakaar.