Madické Niang brise le silence: « je n’ai jamais trahi Abdoulaye Wade »

Me Madické Niang dément être mêlé de près ou de loin à la lettre adressée à Me Abdoulaye Wade. Toutefois, il reconnaît avoir lui même adressé une correspondance à Wade, le 3 septembre dernier, pour lui suggérer une réflexion sur une candidature de recours «en cas de nécessité». Déçu par les propos de Wade à son endroit, il pardonne à ce dernier qu’il affirme n’avoir jamais trahi. Et il espère juste que Dieu ouvrira les yeux à Wade afin qu’il sache qu’il s’est trompé à son sujet.

A en croire Me Madické Niang, c’est au moment où il s’apprêtait à saisir « Les Echos», «pour démentir toute forme d’implication» dans la lettre de Thiombane et Cie adressée à Wade, qu’il a pris connaissance de la lettre de Abdoulaye Wade. Et après avoir parcouru le texte, il ne cache pas sa déception de voir Me Wade le traiter de la sorte. «Grande est ma déception en parcourant les lignes de cette lettre. Je suis profondément malheureux de me rendre compte que, malgré toutes les épreuves que nous avons traversées et toutes mes manifestations d’affection profonde pour sa personne, le Président Wade ait pu de se tromper sur mon compte», se désole-t-il.

«Je n’ai jamais trahi Abdoulaye Wade, je ne suis ni de près ni de loin mêlé à l’initiative de Thiombane…»

Evoquant les termes durs et le contenu du texte de Wade, Me Madické Niang dit être en paix avec sa conscience, car n’ayant jamais trahi Wade et n’étant en aucune manière liée à la lettre adressée à Wade par Thiombane et Cie. «En effet, dans sa lettre il a invoqué le Tout Puissant, en disant qu’il laissait tout entre Ses mains. Je voudrais lui dire que je suis très à l’aise dans ce registre. En ce qui me concerne, je jure devant Dieu et devant notre Guide éclairé Khadimou Rassoul, que je n’ai jamais trahi Abdoulaye Wade et que je ne suis ni de près ni de loin mêlé à l’initiative de Thiombane que je n’ai jamais rencontré et avec qui je n’ai parlé pas une seule fois», explique le patron des députés libéraux. Reconnaissant que parmi les signataires de la lettre de Thiombane, certains lui sont proches, il n’en demeure pas moins que ces derniers ne l’ont «ni consulté ni informé de leur décision qu’ils ont prise en toute liberté».
Tout de même, il révèle avoir pris la décision, en toute liberté, de suggérer une candidature alternative à Wade il y a quelques jours.

«Peut-être ai-je eu tort de penser à sortir mon parti de l’impasse en proposant une candidature de recours en cas de nécessité…».

En effet, Me Madické Niang révèle avoir lui même envoyé une lettre confidentielle à Wade, où il émet l’idée d’une candidature alternative, si la situation l’imposait. Une correspondance que Wade a visiblement ignorée, à son grand étonnement. «Pour la première fois, je n’arrive pas à comprendre les motivations de la démarche d’Abdoulaye Wade d’autant plus que je l’ai déjà saisi d’une lettre confidentielle datée du lundi 3 septembre 2018 qui lui a été personnellement et directement adressée, lettre à laquelle il n’a fait aucune référence et qui, à ce jour, n’a enregistré de sa part aucune réaction. J’avais choisi cette voie directe et confidentielle parce qu’il s’agit pour moi d’une question importante pour l’avenir du Sénégal qui mérite une réflexion profonde et lucide. Le connaissant je pensais que c’était le meilleur moyen de l’emmener à réfléchir sur mes motivations et de susciter un dialogue direct en me demandant de venir à Doha comme il le faisait à chaque fois que nous devions examiner des questions importantes», soutient l’ancien ministre des Affaires étrangères. Me Madické Niang croit à peine à ce qui lui arrive avec Wade, alors qu’en suscitant la discussion avec ce dernier sur une candidature alternative, il voulait juste préserver les intérêts du Pds. «Peut-être ai-je eu tort de penser à sortir mon parti de l’impasse en proposant une candidature de recours en cas de nécessité ce qui est différent de l’initiative de Thiombane», lâche l’avocat.

Son serment de fidélité à Wade dans sa lettre du 3 septembre dernier

Malgré son mal, Me Madické Niang n’en veut pas à son mentor. Mieux, il prie pour que Dieu l’éclaire et qu’il se rende compte qu’il s’est gouré sur sa personne. «Je pardonne à Abdoulaye Wade de m’avoir prêté des intentions qui sont loin d’être miennes et je prie le Tout Puissant, par la grâce de Khadimou Rassoul, qu’Il l’éclaire afin qu’il comprenne qu’il s’est complétement mépris sur mon compte», affirme le député libéral. Qui ne veut laisser aucun doute sur sa fidélité à Me Wade, pour laquelle il prend les Sénégalais à témoin. «Je laisse ainsi les Sénégalais juger et tout en étant sûr qu’ils ne sauraient se tromper sur ma loyauté envers le Président Wade et mon désir profond d’être toujours à son service», souligne-t-il, tout en rappelant son serment de fidélité prononcé dans sa lettre du 3 septembre. «Je ne saurais terminer sans faire le serment devant Cheikh Ahmadou Bamba notre Guide à tous les deux que je resterai toujours un frère, un ami, un dévoué et que rien ni personne ne pourra jamais altérer notre relation».

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