‘’Ma bonne a failli briser mon mariage’’
Même si les domestiques crient un certain ras-le-bol, les patronnes aussi ont beaucoup à dire sur les agissements et le comportement de leurs bonnes. C’est le cas de Ricardine Faye résidante à Yoff. Bien installée dans son salon, elle se lâche : ‘’Les domestiques sont plus que méchantes’’, dit-elle d’emblée. ‘’Quand je prends une bonne, c’est certes dans mon intérêt, mais aussi dans le sens d’aider’’. Ceci dit, Madame Faye ne comprend pas leur ingratitude. ‘’Je me dis que je suis une femme et que je pourrais être à leur place ou quelqu’une de ma famille. Dans ce sens, je me vois en elles. Mais, même si tu leur payes 250 000 FCFA, elles sont capables de vous poignarder dans le dos’’, se désole Ricardine.
Il faut dire que la dame a vécu une histoire traumatisante. Voulant aider une de ses bonnes, elle lui a payé ses études, pour qu’elle soit autonome plus tard. ‘’Ma bonne Yacine, je lui ai payé une formation en hôtellerie, afin qu’elle puisse intégrer, un jour, le monde professionnel’’. Mais, à sa grande surprise, la bonne a commencé à fréquenter un courtier et à se coucher tard la nuit. Soucieuse de son avenir, elle a essayé de lui faire entendre raison. Mais, la fille n’a rien voulu entendre. Cerise sur le gâteau : ‘’elle s’est mise à draguer mon mari, en lui faisant croire que j’ai mis partout dans la maison des gris-gris pour l’envouter‘’. Elle confie que son ménage à failli pâtir des contre-vérités débitées par cette domestique qu’elle considérait comme une petite sœur.
Même son de cloche chez Aminata Ndiaye madame Diop qui est d’avis que les domestiques sont souvent fausses. ‘’Ma bonne, je la considérais comme ma propre fille, parce que c’est elle la baby-sitter de mon enfant’’. Un jour, elle est partie au bureau. La bonne a enfermé sa fille qui dormait dans la chambre et s’en est allée. ‘’Une fois réveillée, mon enfant s’est mise à hurler. Heureusement, une voisine m’a informée que la maison était fermée et que l’enfant criait’’. Madame Diop a dû quitter son service, ce jour-là. Pire, ‘’la bonne n’est rentrée que vers 1 heure du matin‘’, dit-elle, avant de se demander pourquoi les domestiques ont souvent des intentions malsaines.
Contrairement, aux deux premières, Ndéye Diop, la cinquantaine, ne prend de bonne qu’en cas d’extrême nécessité. ‘’Je ne suis jamais satisfaite du travail d’une domestique, parce qu’elles sont souvent sales et ne font pas le travail, comme je le souhaite’’, souligne-t-elle. Elle en prend, quand elle est très malade. Et dans ces cas, dit-elle, ‘’je ne la quitte pas d’une semelle, lorsqu’elle travaille’’. Cette attitude tranche avec celle d’Aïssata Thiam. De nature calme, la dame souligne qu’elle n’a jamais eu de problème avec ses bonnes. ‘’J’en avais une qui s’appelait Marie. Elle a fait dix longues années avec moi, et vraiment son éducation m’a beaucoup impressionnée’’.
En effet, même si, elles ont parfois du mal à s’entendre, les bonnes et les employeurs sont condamnés à vivre ensemble et à s’entendre autour de l’essentiel.