Macron affirme que « rien n’est gagné » avant le second tour de la présidentielle

Emmanuel Macron, favori des sondages pour le second tour de l’élection présidentielle, s’est défendu mardi de croire sa victoire acquise, alors que François Hollande a souligné dans une mise en garde voilée qu’un vote « se mérite » et « se conquiert ».

Emmanuel Macron a assuré mardi 25 avril que « rien n’est gagné » dans la bataille du second tour de la présidentielle face à Marine Le Pen, répondant à un avertissement de François Hollande, pour qui le score du Front national au premier tour ne doit pas être sous-estimé.

« L’enjeu, c’est que le Front national soit le plus faible possible » le 7 mai, a affirmé le chef de l’État depuis Laval, estimant qu' »il n’y a pas eu de prise de conscience de ce qui s’est passé dimanche ». Celui qui a annoncé lundi qu’il voterait Emmanuel Macron le 7 mai a ajouté qu’il convenait « d’être extrêmement sérieux et mobilisé, de penser que rien n’est fait parce qu’un vote ça se mérite, ça se conquiert ».

« Tout le monde a regardé le résultat avec un ordre d’arrivée. Et on a oublié que c’était quand même Marine Le Pen qui était au deuxième tour. Ce n’est pas rien que l’extrême droite soit au deuxième tour d’une élection présidentielle », a tenu à rappeler le président.

« Il faut se battre »

En marge d’une visite à l’hôpital de Garches (Hauts-de-Seine), Emmanuel Macron lui a répondu en affirmant que « rien n’est jamais gagné, il faut se battre ». « Personne ne me donnait gagnant il y a un mois et demi, je suis l’exemple vivant que les pronostiqueurs ont tort », a-t-il ajouté. Sur le plateau de France 2 où il était invité mardi soir, le candidat d’En marche ! s’est dit « triste » pour les électeurs de Jean-Luc Mélenchon qui « valent beaucoup mieux » alors que le candidat de La France insoumise n’a pas à ce stade donné de consigne de vote pour le second tour.

« J’ai toujours respecté les électeurs de tous les bords, qui croient dans le progrès, l’écologie, la question démocratique, qui croient dans un responsable politique qui il y a 15 ans n’avait pas hésité à appeler à faire rempart au FN » et à appeler à voter Jacques Chirac face à Jean-Marie Le Pen, a-t-il dit.

Œillades

Très offensive sur le terrain, la candidate du Front national multipliait pendant ce temps les œillades aux électeurs de François Fillon et de Jean-Luc Mélenchon. Marine Le Pen tiendra jeudi soir un meeting à Nice, bastion de la droite qui a placé François Fillon devant elle, puis au Parc des Expositions de Villepinte pour un grand meeting à l’occasion du traditionnel 1er mai frontiste.

Cette stratégie de forte présence sur le terrain contraste avec celle d’Emmanuel Macron, qui a annoncé à la dernière minute sa visite à Garches et prévoit mercredi un déplacement dans la Somme. Il se rendra à l’usine Whirlpool d’Amiens, menacée de fermeture, avant un meeting dans le Pas-de-Calais à Arras, deux départements où Marine Le Pen est arrivée en tête dimanche.

Les sondages publiés depuis dimanche donnent 62 % à 64 % d’intentions de vote pour le candidat d’En Marche !, contre 36 % à 38 % à la candidate du Front national, mais les analystes n’excluent pas un score plus serré le 7 mai. François Hollande est bien décidé pour sa part à faire entendre sa voix dans l’entre-deux-tours, pendant lequel il va multiplier les déplacements. Il doit se rendre jeudi à Bourges puis vendredi dans le Morbihan et les Côtes-d’Armor.

Avec AFP et Reuters

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