Le président Macky Sall est un président atypique. Depuis 2012, il parle de gouvernance sobre et vertueuse mais il ne l’applique jamais. Le président Macky Sall dénonce chaque année les mêmes dérives mais il ne fait jamais rien pour changer les choses. Xibaaru vous donne l’exemple des véhicules de l’administration qui sont mal gérés par la Présidence de la République et les différents ministères.
Hier, la presse se faisait l’écho d’une décision importante du président Macky Sall : « Le président de la République a pris la ferme volonté de mettre fin à la gabegie dans la gestion du parc automobile de l’État. Ce, afin de réduire les dépenses budgétaires liées à l’acquisition, l’utilisation et l’entretien des véhicules. » Et ce refrain, on l’entend chaque année. Car les coûts de réparation des véhicules de l’administration avoisinent les milliards au Sénégal.
Les crédits engagés pour l’entretien et la réparation des voitures utilisées par les différents démembrements de l’administration ont coûté, en 7 ans, soit entre 2012 et 2019, à l’État du Sénégal, la rondelette somme de 30 milliards Fcfa. Cette manne financière est répartie comme suit : 2,9 milliards en 2012 ; 3,4 milliards en 2013 ; 4,8 milliards en 2014 ; 4,3 milliards en 2015 ; 4,4 milliards en 2016 ; 3,8 milliards en 2017 ; 5,3 milliards en 2018 et 1,4 milliards en 2019.
Et ce gaspillage doit cesser. C’est ce que dit le président Macky Sall chaque année. Xibaaru a fouillé dans les archives pour voir combien de fois, en conseil des ministres, le président de la république est revenu sur le dossier des véhicules de l’administration. Macky Sall répète la même chose chaque année…Et l’Inspection Générale d’Etat (IGE) aussi…Mais rien ne change.
Conseil des ministres du 17 avril 2019 : « le Président de la république a requis du gouvernement un nouveau dispositif réglementaire sur les conditions d’acquisition, d’affectation, d’utilisation et de cession des véhicules administratifs ; non sans instruire le Premier Ministre d’étudier la possibilité de remplacer les dotations budgétaires en carburant, entretien et réparation de véhicules par des indemnités représentatives. »
Conseil des ministres du 19 février 2020 : « Le Chef de l’Etat, abordant la transformation du système de gestion des véhicules administratifs a souligné la spécificité de la réglementation de leur acquisition, utilisation et gestion. Toutefois, il a été constaté le manque de rigueur dans l’application intégrale de la réglementation entrainant des abus aux conséquences budgétaires et financières énormes pour l’Etat.
Le Président de la République a, dès lors, décidé de suspendre, à compter de ce 20 février 2020, et jusqu’à nouvel ordre, toutes les acquisitions de véhicules de fonction et de service, au nom de l’Etat, des structures parapubliques et des sociétés nationales.
Le rapport de l’IGE remis au Président après la suppression de la primature
Le rapport de l’IGE pour la période 2018-19 épingle, une fois de plus, les procédures d’acquisition, de gestion et d’utilisation des véhicules de l’Etat. Les Inspecteurs généraux indiquent que les violations des réglementations dans ce domaine ne ralentissent pas, bien au contraire. Ils demandent que les sanctions prévues pour ces violations soient appliquées, et les textes régissant la procédure réadaptée au nouveau contexte de la disparition de la Primature.
Aujourd’hui en 2021
Le président Macky Sall revient encore sur la gestion des véhicules de l’administration comme si c’était un nouveau sujet. Cela prouve que le président Macky Sall n’a pas l’intention de changer quoi que ce soit sur l’utilisation des véhicules administratifs. Il prône la gouvernance sobre et vertueuse par la parole. Mais en acte, il laisse la gabegie s’installer.
Conclusion
Aujourd’hui, ce qui nous interpelle, c’est la parole du président. Que vaut la parole de Macky Sall ? Un président qui prône toujours la bonne gouvernance mais qui laisse la mauvaise gestion prendre le dessus. Un président qui appelle au dialogue mais qui négocie en parallèle (le cas Idrissa Seck). Un président qui promet à une jeunesse affamée mais qui menace d’éventuels émeutiers. Que faut-il attendre de ce président ?