Le président de la République ne veut pas parler du protocole de Rebeuss. Macky Sall qui s’exprimait, hier, en marge du Conseil des ministres délocalisé à Dakar, a fait savoir que « ce débat n’a aucun intérêt ».
S’il y a un débat qui gêne les hautes autorités du pays, c’est certainement l’affaire dite du protocole de Rebeuss. Après le désistement du procureur de la République qui s’était auto-saisi de cette affaire, c’est au tour du président de la République de minimiser cette question.
Interpellé, hier, en marge du Conseil des ministres décentralisé qui s’est tenu à Pikine, Macky Sall n’a pas voulu se prononcer sur la question. Il s’est contenté d’inviter les Sénégalais à installer un débat économique. « Je viens de vous faire un appel, pour que nous nous engagions dans un débat utile pour le pays. De mon point de vue, ce débat n’a aucun intérêt. Donc, je ne voudrais pas me prononcer là-dessus ».
Selon lui, le plus important, ce sont les questions économiques. Non sans manquer de regretter : « Depuis que j’ai demandé le débat économique, il n’a pas eu lieu. Malheureusement, il n’y a qu’un débat aérien, de politique politicienne, d’injures publiques. Cela ne fait pas avancer un pays et n’intéresse pas les Sénégalais ».
« On doit faire le débat économique pour savoir si le gouvernement est performant ou il ne l’ait pas. Si les populations ont un mieux-être ou pas. C’est ça qui intéresse les Sénégalais. Ce n’est pas parce qu’on est beau ou vilain, grand ou petit. Ce débat n’intéresse personne », a ajouté Macky Sall, qui invite la presse à l’aider à mettre tous les responsables devant la Nation, pour que « chacun parle du vrai débat pour le Sénégal ».
« J’ai mon ‘bakk’, et ils le savent. A chaque fois qu’il retentit, ils sont par terre »
A son avis, le vrai débat, c’est ce qui intéresse la jeunesse, à savoir comment faire pour régler la question de l’emploi, comment faire pour régler la question de la production alimentaire, comment faire pour atteindre les objectifs d’émergence. « Voilà le débat, ce n’est pas autre chose », a fulminé Macky Sall.
Défiant ses adversaires politiques, il dira : « Quand sonnera l’heure de la campagne électorale, vous savez que je sais faire une campagne. J’ai mon ‘bakk’, et ils le savent. A chaque fois qu’il retentit, ils sont par terre, mais ce n’est pas le moment. Pour le moment, c’est l’heure de travailler ».
Avant de leur recommander : « Ceux qui s’opposent doivent pendant ce temps aller chercher un programme. Cela va être difficile, parce que je ne vois pas comment ils vont contourner le Pse pour sortir je ne sais quoi ».
A ceux qui disent que le chef de l’État a perdu sa cote de popularité, il leur rétorque : « Les Sénégalais m’ont montré, depuis mon élection, que je bénéficie, à chaque fois, que je suis retourné vers eux pour des élections, de leur confiance. Quelle satisfaction plus grande que, chaque fois, que vous sollicitez le suffrage, qu’on vous renouvelle cette confiance ».
« Je n’ose pas prendre des engagements devant le peuple sans les respecter »
Pour le chef de l’État, on a beaucoup épilogué, lors du dernier référendum, mais c’est 62,63 % des votants qui lui ont renouvelé cette confiance. « J’avais été élu à 65,80 % en 2012. Vous voyez bien que la majorité ne s’est pas effritée. Loin sans faut. A Rufisque, Pikine, les gens on ne les a pas forcés à venir accueillir le Président, ils le font de gaieté de cœur avec enthousiasme et volonté. Je pense que la confiance est totalement assurée entre les populations et le Président. Nous ne faisons pas de l’auto-glorification. Nous sommes conscients qu’il faut travailler tous les jours je fais des pressions sur le gouvernement pour aller de l’avant malgré ces très bons résultats économique incontestable », a-t-il assuré.
Par rapport à ceux qui doutent du respect des engagements qu’il a pris, Macky Sall soulignent : « Je voudrais rassurer les gens. Je pense que ceux qui disent qu’on parle de milliards et que l’argent ne circule pas n’ont pas quitté Dakar et fait le tour des zones rurales pour voir si le pays marche ou pas. C’est facile de rester chez toi et de dire ce que tu veux. Qui dit vrai doit savoir que nous avons respecté tous les engagements que nous avons pris. Je n’ose pas prendre des engagements devant le peuple sans les respecter. Je ne suis pas ce genre de personne. Tout ce que je dis, ici, est vérifiable. D’ailleurs, les Sénégalais ont vu ces réalisations. ‘Weddi gis boku ci’. Nous verserons l’argent dans les besoins des populations et non dans les salaires et le fonctionnement de l’État. C’est terminé ça ».