Macky Sall a encore tiré dans le tas de ses opposants. Pour lui, ces derniers, qui lorgnent son fauteuil, n’ont que leurs bouches pour le dénigrer et il trouve qu’ils sont dans leur rôle. Toutefois, il demande à ses partisans d’avoir une détermination aussi grande, sinon plus grande, pour défendre le régime et ses réalisations contre ses détracteurs. Sur la question du pétrole, le chef de l’Etat trouve que ses détracteurs ont tout faux. La preuve, il souligne qu’on l’accuse d’avoir donné le pétrole à Total, alors que cette compagnie qui a mis des milliards dans l’exploration vient de se retrouver avec un puits sec.
Que les opposants se mettent à parler tout le temps de lui et de son régime, c’est le cadet des soucis de Macky Sall. Pour le chef de l’Etat, qui avait troqué son costume de président de la République contre celui de chef de parti, à l’occasion de la journée de réflexion du cercle de réflexion républicaine, Sonko, Mamadou Lamine Diallo et Cie sont dans leur rôle d’opposants qui lorgnent son fauteuil. «Si vous entendez que des gens sont en train de se battre, de se chamailler…c’est parce qu’ils boxent dans la même catégorie. Ici les catégories ne sont pas les mêmes», a lancé le chef de l’Etat, sous les applaudissements et rires de ses partisans. Poursuivant, il martèle : «on doit se concentrer sur notre tâche. Il ne faut pas se laisser divertir par ceux qui parlent. Ceux qui parlent doivent parler, c’est leur rôle. C’est normal qu’ils parlent, qu’ils critiquent, qu’ils inventent. Ils veulent discréditer notre action pour que les populations se détournent de nous et qu’ils puissent accéder au pouvoir. C’est ce qu’ils veulent et c’est normal», explique-t-il.
«Fullë mooy jaay daqaar…Donc défendons ce que nous avons fait»
Non sans inviter ses partisans à ne pas laisser le champ libre à leurs détracteurs. «Il faut qu’on ait la détermination de protéger ce que nous avons (le pouvoir) et ce que nous avons réalisé pour les populations et qui est connu de tous. Donc, défendons ce que nous avons fait. Nous n’inventons rien. Tout ce qu’on dit est réel et palpable», martèle le chef de l’Etat, en citant un proverbe wolof, qui dit en gros, qu’il ne faut jamais se laisser marcher dessus. «Wolof Njaay neena fullë mooy jaay daqaar», affirme-t-il.
«Total vient de faire un forage avec des résultats négatifs. Quel pétrole on lui a donné ?»
Sur la question des ressources pétrolières et gazières, le chef de l’Etat s’en est aussi pris à ses opposants, qui l’accusent de dilapider lesdites ressources, au profit des compagnies étrangères. Pour lui, le Sénégal ne peut pas faire autrement, car n’ayant pas les moyens de faire lui-même de l’exploration. «Il faut que les gens soient plus sérieux quand ils parlent de ces sujets. Au Sénégal, il y a eu plus de 150 forages, mais il n’y pas eu de découvertes significatives, tout au plus à Diamniadio avec un peu de gaz et à Gadiaga. On vient d’avoir des découvertes de dimension mondiale», explique-t-il. Et de souligner que l’histoire du puits sec de Total a prouvé que ses détracteurs brassent dans le vide. «Total vient de faire un forage avec des résultats négatifs. Or les gens disaient qu’on lui a donné notre pétrole. Quel pétrole on lui a donné ? On s’est donc trompé ? Total a dépensé 100 millions de dollars, mais pour zéro (pétrole ou gaz) et c’est normal. Il va gagner ailleurs», soutient-il. Mais de s’empresser d’ajouter : «si nous on a 100 ou 50 millions de dollars, je les donne aux Bourses de sécurité familiale ou je les donne aux étudiants. Je ne peux pas me permettre d’investir l’argent du Sénégal dans une aventure. C’est irréfléchi».