Le choix de Amadou Ba comme premier Ministre peut tout aussi être un dauphinat pour 2024. La candidature du Président Sall étant incertaine, la carte Amadou est plausible. Macky est obligé d’envisager une seconde option pour 2024 au cas où sa candidature serait contrariée au dernier virage pour la présidentielle de février 2024. Amadou Ba s’est imposé par la réalité des rapports de force au sein de la mouvance présidentielle selon Maurice Soudieck Dione, politologue. Invité de l’émission Opinion, il pense que le nouveau premier Ministre passe pour une solution dont il faut se contenter faute de mieux. » Tous les actes que le Président Sall pose vont dans le sens d’un autre mandat, l’élargissement de sa légitimité avec les entrées de Oumar Sarr, Aïssata Tall Sall, Idrissa Seck est un incompréhensible pour quelqu’un qui a eu une majorité présidentielle et pouvait gouverner avec et laisser l’opposition mais il continue d’accroître ses camps » a expliqué Maurice Soudieck Dione. Le Président Sall a toujours été dans une optique de stabilisation de sa coalition. C’est d’ailleurs ce qui justifie que la plupart des alliés, même ceux qui ont perdu soient maintenus.
Dans la même dynamique, il est dans la démarche de fidélisation des membres de son parti. Cette optique va éviter les saignées. Il ne faut pas oublier que les stratégies qu’on impose peuvent avoir des effets inattendus. » Une troisième candidature face au double verrouillage de la constitution sur la durée et le nombre des mandats n’a aucun sens dit-il. Il ajoute que: « Le Ministère de la Justice est un dispositif clé par rapport aux réformes juridiques et constitutionnelles, le retour de Ismaël Madior Fall comme Garde des Sceaux Ministre de la Justice peut donner une impression de chercher à justifier l’injustifiable au plan juridique et notamment une troisième candidature ».