L’année 2021 a tiré sa révérence. Les sénégalais entament désormais une nouvelle année qui ne devrait pas être comme la précédente. 2021 était l’année des scandales, des viols, des détournements, des émeutes meurtrières. Dans sa rétrospective, la rédaction est revenue sur toutes ses actualités. Mais Xibaaru a gardé le meilleur pour la fin. Ce samedi c’est la « pire déclaration » qu’un grand politicien a faite qui sera dévoilé.
Les politiciens nous ont habitués à des discours vides et dénudés de sens. Lorsque certains d’entre eux parlent, c’est le pays qui tremble. Le leader du Parti des patriotes du Sénégal, pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (Pastef) occupe le haut de ce podium. Mais pour une fois Ousmane Sonko s’est fait devancer par son éternel rival. Et c’est Macky Sall qui a fait le pire discours pour l’année 2021, en refusant de donner une position claire sur son 3e mandat.
« Ni oui, ni non » face à la presse dans la nuit au 1er janvier 2021, fut la seule réponse du président quand il s’agit de la question du 3e mandat. Alors qu’il avait accordé un entretien à Rfi, le locataire du Palais s’était encore prononcé sur la question. Mais comme à ses habitudes, il refuse de trancher le débat. « Ce débat je le traiterai en temps voulu. Et les sénégalais seront édifiés. Ce qui est sûr, c’est que je ne ferai jamais un acte qui soit antidémocratique ou anticonstitutionnel puisque je suis profondément démocrate. Maintenant ? je décide moi de parler quand le moment sera venu, pas maintenant », déclarait Macky Sall.
Et pour Macky Sall, c’est aux sénégalais de comprendre son « Ni oui, ni non ». Mais un tel discours est une insulte pour la Constitution sénégalaise qui a déjà réglé le problème. « Le Président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel direct. Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs. Les modalités d’application du présent article sont fixées par une loi organique.» C’est clair, net, précis et parfaitement limpide comme l’eau de roche, alors aucun président sérieux n’aurait eu de problème à dire qu’il ne ferait pas un autre mandat car la Constitution de son pays le lui interdit.
Parfois le génie politique de Macky Sall le pousse à tomber dans son propre piège. En alimentant ce flou autour de la question du 3e mandat, il se fait détester davantage par les sénégalais. Les mêmes sénégalais qui ont interdit à son prédécesseur Abdoulaye Wade, de tripatouiller la Constitution en 2011. Et les événements qui se sont produits dernièrement dans la sous-région devraient être un message clair pour lui s’il était tenté d’aller outre la Constitution.
Et lors de son discours de fin d’année, tout le monde attendait qu’il clôt enfin ce débat. Mais Macky qui a égrainé ses réalisations dans un discours-bilan, n’a nullement parlé du troisième mandat. D’ailleurs même la cherté de la vie, les scandales à tout va et les détournements qui tuent les sociétés nationales, ont été zappés. Un discours digne d’un président qui cherche à séduire les électeurs pour les Locales du 23 janvier 2022. Mais qu’il déchante et sache que le peuple ne laissera aucun chef de l’Etat s’éterniser au pouvoir.
A deux ans de la présidentielle, les sénégalais ont besoin de savoir qu’en est-il réellement de la question du 3e mandat. En tant que Républicain, Macly Sall a intérêt à sortir par la grande porte en organisant des élections libres et transparentes dans lesquelles il ne sera pas candidat. La stabilité et la paix au Sénégal en dépendent.
Aliou Niakaar Ngom pour Xibaaru