Le Secrétariat exécutif national (Sen), instance dirigeante de l’Alliance pour la République (Apr), qui s’est tenu hier a été l’occasion pour Macky Sall de faire l’état des lieux après la présidentielle mais aussi de donner son sentiment sur le nouveau gouvernement, les ministres recalés, les nouveaux ministres et les râleurs. Macky s’est dit profondément touchés de se séparer de certains de ses collaborateurs.
Revenant sur la dernière formation du gouvernement, qui a vu une vingtaine de ministres quitter l’attelage, il a assuré que «ça a été douloureux et difficile pour (lui) de (se) séparer de ces collaborateurs», avant de relever avec insistance que ces mesures ne doivent nullement être perçues comme «des sanctions». Car, comme il a eu à le dire, lors de la dernière réunion du Conseil des ministres de l’ancien gouvernement, il a été hautement satisfait par l’équipe renouvelée.
«Sans précipitation, j’ai passé plus d’un mois à réfléchir, pour avoir la meilleure composition possible. J’y suis parvenu et j’assume mes choix. Humainement, je peux comprendre ceux que ces choix n’ont pas agréés, mais tous doivent comprendre que le gouvernement ne doit pas, ne peut pas être la photocopie du parti, mais, celle du Sénégal dans sa diversité et dans la mesure du possible. Il doit toujours tendre à agréger toutes les compétences, à prendre en compte des réalités sociétales et une donne importante : l’équité territoriale», a dit Macky Sall à une assistance scotchée à ses lèvres, manifestement saisie par la tonalité de son propos un tantinet émouvant.
Mais le président Macky Sall a tenu à avertir les responsables de l’APR qui se révoltent par des incursions dans la presse : « Il faut arrêter, je ne donnerais aucune explication aux recalés ou non reconduits du gouvernement. Ceux des nôtres qui me parlent par la presse, en y appréciant négativement mon action, qu’ils comprennent ce qui suit : ils ne me parlent pas, car je ne les écoute pas. Et s’ils sont des responsables, qu’ils sachent qu’ils ont perdu de la valeur à mes yeux et une part de légitimité. Le linge sale doit toujours se laver en famille»