« Dis-moi quelle opposition tu as, je te dirai quel président tu es… ». Et au Sénégal, il est très facile d’imaginer le genre de président que nous avons. Il suffit simplement de regarder notre jeunesse et surtout notre opposition. Quand on voit des « saltimbanques » devenir maires de ville et chef de l’opposition, alors on peut aisément décrire le personnage qui occupe les fonctions de président de la République…Une opposition à l’image de son président.
Ils sont nés après les indépendances. Le président de la république et le chef de l’opposition. Entre le premier cité et le second, il y a 13 ans de différence, donc de la même génération. Ils sont tous deux issus de l’école publique Sénégalaise. Ils ont fait leurs humanités au Sénégal. L’un est ingénieur et l’autre est inspecteur des Domaines. Le premier n’est pas souriant et fronce les sourcils et le second n’a pas froid aux yeux, il insulte qui il veut. Et ce sont ces deux qui occupent le podium des politiciens les plus suivis au Sénégal.
Le Sénégal est-il pris en otage par deux politiciens qui ne respectent rien ? Le président de la République, gardien de la constitution, piétine cette constitution qu’il est censé garantir. Et de son côté, le chef de l’opposition envoie les jeunes mourir dans les rues, ces jeunes dont il censé porter l’espoir. Et le Sénégal vit au rythme des échanges violents entre ces deux politiciens qui font passer leurs intérêts particuliers au détriment de l’intérêt de peuple.
C’est ce même peuple qui attend en vain un premier ministre depuis le mois de décembre. Le président est dans l’illégalité depuis la révision de la constitution qui restaure la fonction de premier ministre. Mais « le Président de la République refuse de nommer un premier Ministre, alors qu’il est juridiquement contraint. Une telle interprétation de la Constitution est contra legem, elle est en soi dangereuse pour la stabilité des institutions. Le Président de la République a juré sur l’article 37 de la Constitution de défendre les institutions constitutionnelles, il doit respecter son serment. » se désole le chercheur en droit public, Ngouda Mboup…
Et malgré tous ses appels, le président de la république fait du « Maa Tey ». Il laisse une administration dans l’expectative et un pays dans le suspense. Et le président ne semble se soucier du tort qu’il fait à ses administrés. Il a son agenda politique qu’il suit aveuglément. Les attentes du peuple sont le cadet de ses soucis. Le respect de la constitution, c’est pour tout le monde sauf lui qui est le « père de la Nation ».
Et c’est pourquoi, Macky Sall a une opposition qu’il mérite. Quand Ousmane Sonko lui met la pression, il sait pourquoi. Quand Ousmane Sonko insulte les institutions de la république, il le fait parce que son président Macky Sall ne respecte aucune institution. Quand Ousmane Sonko insulte les magistrats de corrompus, c’est parce Macky Sall est le président du conseil supérieur de la Magistrature. Quand Sonko s’en prend au gouvernement, c’est parce que Macky est président de la république, chef du gouvernement et préside le conseil des ministres.
Ousmane Sonko, l’homme qui aspire à être président, n’a rien à envier à Macky Sall. Le président de la république est un politicien fantaisiste, populiste et fabuliste. Il a révisé la constitution en mode Fast track avant d’en faire un évènement populaire. Puis au finish, il raconte des fables pour repousser la nomination du PM au lendemain des élections législatives. Et tous ses ouailles qui avaient soutenu mordicus, la suppression puis la restauration du poste de PM, sont ceux-là mêmes qui aujourd’hui suivent le président dans son hésitation et ses errements.
Et quand Ousmane Sonko dit que « Macky Sall ne connaît que le langage de la violence », il n’a pas tort car Macky Sall, dans ses tortuosités politiques, impose la violence à ses adversaires politiques. Karim Wade et Khalifa Sall ne diront pas le contraire. Et même certains militants de la première heure de l’APR ont été secoué par la violence politique de Macky Sall. Moustapha Diakhaté, Moustapha Cissé Lô, feu Alioune Badara Cissé (ABC) ont été victimes de Macky qu’ils ont soutenu dans ses combats les plus difficiles.
La Rédaction de xibaaru