Ça sent la fin de l’Alliance pour la République (APR) et celle du règne de Macky Sall à la tête du Sénégal. Le fiasco observé lors du lancement de la vente des cartes de l’APR prouve que les militants sont démotivés. Et les critiques internes qui deviennent plus fréquentes, montrent la fragilité de l’autorité de Macky Sall dans son parti et dans sa coalition. Macky n’est plus l’homme fort d’avant. Il est devenu la proie dans son parti. Les militants n’ont pas répondu au lancement de la vente des cartes. Et les responsables le critiquent. Macky échoue partout. Est-ce le début de la fin ?
Un militant de l’APR sonne l’alerte, après avoir constaté la faible mobilisation observée lors du lancement de l’opération de la vente des cartes de membres, dont l’objectif est d’atteindre le chiffre de 1 500 000. Ce qui donnerait à Macky Sall toutes les garanties qu’il serait réélu dès le premier tour s’il se présentait à l’élection présidentielle de 2024. Mais, l’opération de charme déroulée par certains responsables de l’APR pour envoûter le Président de la République Macky Sall afin de prouver que l’APR est de loin le parti majoritaire au Sénégal, a viré au vinaigre.
Echec sur le plan de la mobilisation ! Constat d’un militant de l’APR, présent sur les lieux, c’est-à dire au siège de leur parti sur l’avenue Cheikh Anta Diop : « On devrait voir une marée humaine de la station Elton jusqu’au rond-point Cheikh Béthio pour marquer la grandeur de l’événement d’hier (NDLR : Samedi). Mais hélas, le siège national n’était pas rempli comme on s’y attendait ! ». Cela peut froisser des responsables et militants de l’APR, mais c’est la réalité. Le parti présidentiel perd du terrain, et n’a plus sa capacité de mobilisation d’antan…
Pourtant, avant même le lancement de cette opération de mobilisation, plutôt une entreprise d’opérette montée par certains responsables de l’APR pour montrer au Président de la République Macky Sall qu’ils étaient maîtres sur le terrain, une responsable du parti présidentiel à Guédiawaye tirait sur la sonnette d’alarme.
Adjia Dada Mboup, c’est elle, indiquait : « Le terrain est vide. Je ne sais pas si le Président est au courant de la situation qui prévaut à Guédiawaye. Des personnes ont jeté des cartes de membre de l’APR dans les filaos. Ceux qui sont nommés dans les postes étatiques savent très bien qu’ils ne peuvent mobiliser ni vendre des cartes de membre. J’ai peur de voir des gens faire des copier-coller et imiter les signatures des autres pour revenir leurrer le Président ».
Le Président de la République a fait cet amer constat de ses propres yeux. Mais, il a tenu pour se tirer de la situation et sauver la face à avoir ces propos : « Aujourd’hui, c’est un jour spécial. C’est en réalité un jour de communion entre militants. Procédez à la vente des cartes et occupez le terrain politique pour mieux organiser le parti ». Macky Sall a beau dire, mais le mal est fait. L’APR n’est plus ce parti majoritaire au Sénégal. Tout ça, par la faute de responsables à qui le Président de la République a mis tous les moyens nécessaires, mais qui sont incapables de mobiliser des militants sur le terrain politique.
A cela, il faut ajouter que le patron de Benno Bokk Yaakaar, Macky Sall, perd le contrôle sur ce qui est la véritable réalité de la situation. De grands responsables se cachent pour faire les yeux à l’opposition. Plusieurs grands responsables de Benno Bokk Yaakaar ont été aperçus chez le « mara » de Sonko pour obtenir un rendez-vous avec le leader du Pastef. Et pour ceux qui ne trouvent pas d’échappatoire, ils critiquent fortement le président Macky Sall pour se faire virer du parti.
Au finish, il se trouve lui-même otage de ces responsables de son parti qui travestissent la réalité, pour mieux avoir une emprise sur lui. Ce sont eux qui le poussent à tordre le cou à la Constitution, en présentant sa candidature à un troisième mandat en 2024.