Idrissa Seck, «mon ainé». Malick Gakou «mon frère». C’est dans un discours empreint de fraternité que le président de la République, Macky Sall a utilisé hier, dimanche 23 février, lors de la cérémonie d’hommage à Ousmane Tanor Dieng pour appeler son opposition à «dissoudre leurs contradictions dans l’unité autour de la grandeur de notre nation».
Après les échanges estampillés père et fils (entre les présidents Abdoulaye Wade et Macky Sall), facilités par le Khalife Général des Mourides, Sérigne Mountakha Mbacké, le Président de la République qui poursuit son opération de charme à l’endroit de l’opposition la plus radicale, a profité de la cérémonie d’hommage rendu hier, dimanche 23 février, à Ousmane Tanor Dieng, à la Maison du Parti, pour inviter Idrissa Seck et El Hadji Malick Gakou à l’unité.
Poignée de main assez chaleureuse. Quelques échanges. Discours fraternel, le Chef de l’Etat convoque l’histoire et appelle son «ainé» et son «frère» au dépassement.
«Je salue mon cher ainé, Idrissa Seck (président de Rewmi, Ndlr), mon frère Malick Gakou (Président du Grand Parti, Ndlr) et tous les autres. Je voudrais vous dire qu’au-delà de la diversité de nos trajectoires, nous avons en commun la seule et grande référence qui est ce pays, qui est le nôtre. Cette terre de nos ancêtres. Il (nous) faut bien que toutes les contradictions soient dissoutes dans l’unité autour de la grandeur de notre nation», a déclaré Macky Sall sous un tonnerre d’applaudissements.
Tanor, ’’un exemple de constance et de cohérence’’
Macky Sall a aussi rendu un vibrant hommage à l’ancien Secrétaire général du Parti Socialiste, Ousmane Tanor Dieng (1947-2019). Selon le chef de l’Etat, le premier Président du Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT) a laissé ’’des marques d’estime indélébiles et précieuses’’.
’’Ousmane Tanor Dieng est toujours là parce qu’il a laissé sur son chemin de vie et dans nos mémoires des marques d’estime indélébiles et précieuses’’, a-t-il dit.
Selon le Chef de l’Etat, l’ancien ministre d’Etat, ministre des affaires et services présidentiels sous le régime du Président Abdou Diouf, était ’’un haut fonctionnaire et avait une culture d’Etat peu connue’’. Faisant dans la confidence, tout en prenant à témoin, le président de Rewmi, Idrissa Seck, Macky Sall dira : «De Senghor qui l’a identifié et appelé auprès de lui, de Abdou Diouf que je salue au passage qui en a fait son premier collaborateur, mais aussi je peux le dire en témoignage du président Abdoulaye Wade, qui bien que n’étant pas du même bord que lui, avait pourtant beaucoup de respect et de considération pour le président Ousmane Tanor Dieng. Le Premier ministre Idrissa Seck en est témoin. Moi aussi». Pour le président de la République, Ousmane Tanor a été ’’un exemple de constance et de cohérence’’.
Tanor, «un capitaine lucide»
Visiblement marqué par l’ancien Secrétaire général du PS, Macky Sall fera savoir à l’assistance composée de membres de l’opposition et de la majorité qu’’’il a été un capitaine lucide et ferme qui a su tenir le gouvernail de la barque au milieu des vagues qui secouaient le parti socialiste. Ousmane Tanor Dieng était très discret sur ses hauts faits d’arme, mais ses actes parlaient pour lui, plus que tous les discours’’.
Selon lui, l’œuvre de Ousmane Tanor Dieng, aura fait ’’le récit éloquent’’ de ce qu’il entreprenait ’’d’essentiel et d’utile’’ pour le Sénégal, le PS et la Coalition Benno Bokk Yakaar (BBY). ’’Il était un homme de devoir et de principe qui tenait à l’éthique, à la retenue et à la réserve’’, a-t-il témoigné.
Macky Sall, revenant sur son compagnonnage avec le défunt SG du PS a confié que ce dernier ne lui a ’’jamais manifesté, de quelle que manière qu’il soit, un signe d’impatience, même lorsqu’il resta longtemps sans occuper une fonction’’. Le chef de l’Etat en déduit ’’une leçon de déontologie administrative et politique qui raisonne au-dessus du vacarme si fréquent de nos jours». Allusion faite à certains responsables politiques qui ruent dans les brancards quand ils ne sont pas promus à des postes.
Ce qui a poussé le Président Sall a salué la mémoire d’un ’’aîné précieux’’ qui fut, confie-t-il, ’’un conseiller avisé, efficace et honnête’’ même s’ils pouvaient ’’souvent’’ avoir des divergences sur des sujets donnés.
IDRISSA SECK, PRESIDENT DE REWMI : «Tanor était la propriété de toute la Nation»
Le président du Parti du Rewmi a pris part, ce dimanche, à la maison du Parti socialiste, à la cérémonie d’hommage national rendu à Ousmane Tanor Dieng. Idrissa Seck qui s’était emmuré dans un silence, depuis quelque temps a fait beau témoignage à l’endroit du défunt secrétaire général du Ps. «Ousmane Tanor Dieng n’était pas la propriété exclusive du parti socialiste, mais de toute la Nation», témoigne Idy. Non sans ajouter : «Ousmane Tanor Dieng n’est pas parti, il est présent car, il nous a offerts son livre qui est, aujourd’hui, comme une source d’inspiration intarissable».