Ma lecture sur l’affaire Sonko Par Adama Gaye
Étrange et inéquitable Sénégal. Quand on parle des frasques répétitives de Macky SALL, sa justice et ses forces de sécurité sortent tous les aspects de leur arsenal de répression. Jusqu’à inventer un crime dit d’écrits sur les mœurs, tel qu’on me l’a imputé arbitrairement pour m’arrêter et mettre une horde de salopards en posture de salir voire détruire ma réputation.
Nul ne s’est soucié de savoir si mes allégations étaient fondées ou non.
Or voilà que depuis deux jours une nuée de saccageurs d’images s’en prennent à bras raccourcis sur l’un des politiciens les plus teigneux contre le même SALL au motif qu’il a visité un salon de massage.
En tant qu’homme il est libre de ses actes pourvu qu’ils n’enfreignent pas la loi. Est-ce pour le ferrer qu’on lui colle le motif d’avoir violé, les…armes à la main, celle qui se présente comme son accusatrice.
Dire que ça tombe trop bien pour être vrai serait un doux euphémisme.
Sonko est-il aussi stupide pour se jeter dans la gueule du lion et de s’offrir en victime expiatoire à ses ennemis? Et le faire à ce moment même où il se sait chercher, rechercher et traquer ?
Disons les choses sans détours: ni Sonko ni moi-même ni nul être humain n’est parfait et fauter est dans l’ordre normal des faiblesses qui, in fine, définissent l’homme en n’en faisant pas l’égal de Dieu, seul Être à revêtir le manteau de l’infaillibilité.
Je ne me prononcerai donc pas sur les torts qu’on lui reproche mais, bon sang, pourquoi la presse n’amplifie pas les scandales autrement plus salaces du khalife général Koulou todjeman (KGKT), prédateur de premier ordre à ses heures actives?
Pourquoi nul, notamment la justice, ne se soucie d’aller cueillir les détracteurs de Sonko dont certains ne se gênent pas pour le pilonner en se fichant de le diffamer sans recul ?
Pourquoi doit-on couvrir Macky SALL d’un voile de pudeur et exploser ses ennemis sur la place publique en plus de permettre que les moyens de l’Etat soient mis en branle pour arrêter un opposant qui empêche de rêver en rond d’un illégitime 3eme mandat ?
Soyons clairs: je ne tolère ni n’encourage les dérives chez quelque homme, politique, social, artistique, en commençant par moi-même. Et nous devons tous faire l’effort de montrer l’exemple afin que le leadership soit une torche morale pour que les jeunes générations et celles à venir aient une route éthiquement bien tracée. Au nom de notre pays. Sur cette voie, faisons mieux, tous ensemble !
Cela dit, parce que ce régime pêche par ses penchants totalitaires qui font la promotion de la chasse à ses adversaires et celle de la destruction de leur réputation, je me range du côté de Sonko dans ce que l’on appelle son affaire.
Ne nous trompons pas. Que Sonko ait fauté ou pas, c’est une chose mais les méthodes staliniennes et d’autres polices politiques inquisitrices sont encore plus graves. Elles font le lit de la culture pervasive, ambiance, de la délation qui est en passe de détruire quiconque veut s’opposer au régime failli autrement plus dangereux pour notre pays.
Et qu’on y ajoute une chose: des femmes de plus en plus vénales alliées à des manipulateurs médiatiques et à des forces souterraines de sécurité et d’injustice sont à l’œuvre pour imposer une loi du silence afin que les coups contre la nation puissent continuer.
À force de surcroît de jouer avec le droit, la loi et la vie privée des gens, l’état sénégalais a fini par les vider de l’aura et de la gravité qui doivent les encadrer.
C’est une tendance anti-démocratique, fasciste et intrusive qui rendent dérisoires les actes de faiblesses humaines, s*xu*ls ou autres, qui peuvent être, à tort ou à raison, être imputés à Sonko. Ce faisant, elle le rend…sympathique.
A trop vouloir tirer sur une corde, elle finit par ne plus être opératoire.
En voulant profiter de ce qui pourrait être un péché par imprudence qui l’a fait se rendre indûment chez des masseuses, les traqueurs de Sonko pourraient le mettre sur un piédestal: de martyr et de symbole de la lutte contre un pouvoir plus immoral que les crimes de ses adversaires qu’il essaie de faire taire. Quelle médiocre façon de faire, vouée à n’être qu’un boomerang…
Adama Gaye