LUTTE – Avec la tendance des coalitions : Ces «affiches impossibles» qui freinent l’arène

LUTTE – Avec la tendance des coalitions : Ces «affiches impossibles» qui freinent l’arène

Les amateurs s’en mordront les doigts de ne pouvoir déguster les chocs Ama Baldé-Balla Gaye 2, Ama Baldé-Sa Thiès ou Ama Baldé-Eumeu Sène ou Lac 2-Bom­bardier entre autres. Ces lutteurs, qui fonctionnent en coalitions, ont mis en avant des considérations qui font qu’ils ne se rencontrent jamais entre eux. Diagnostic.

Vainqueur de Papa Sow samedi dernier, Ama Baldé se trouve être le lutteur le plus desservi en termes d’adversaires. En dehors de Modou Lô, Bombardier, Gris Bordeaux, Tapha Tine et Gouye Gui dans une moindre mesure, le lutteur de Pikine est tenu de «cracher« sur une brochette de potentiels lutteurs susceptibles de se mesurer à lui. Dans ce lot se retrouvent les frères Balla Gaye 2 et Sa Thiès qu’il ne croiserait jamais pour tous les milliards du monde à cause des relations parentales qui les lient. Les Pikinois, Eumeu Sène et Boy Niang 2, constituent les deux autres adversaires qui ne vont jamais croiser Ama Baldé du fait qu’ils sont liés à ce dernier par l’idéal qui consiste à hisser toujours plus haut le drapeau de la ville de Pikine qui se trouve être la localité où ils vivent. En fait on a droit à de vraies «coalitions» pour reprendre ce terme cher aux politiciens et qui est en vogue ces derniers temps.
L’ancien lutteur de Soum­bé­dioune, Boy Kairé, regrette cette situation en estimant «qu’elle empêche les amateurs de se délecter de belles affiches».
«Cela fait désordre quand Ama Baldé ne peut pas rencontrer ses vrais potentiels adversaires que sont Balla Gaye 2, Sa Thiès, Eumeu Sène, Boy Niang 2. Même Lac 2, il l’avait défié avant que son frère Jules Baldé ne s’y oppose. Ama Baldé rate ainsi l’occasion de s’expliquer avec ces adversaires pour offrir aux amateurs des combats explosifs. Et c‘est dommage qu’on en arrive à cette situation qui freine l’évolution de la lutte avec frappe. Et pire, en ne les croisant pas, Ama Baldé perd des centaines de millions», s’insurge le père de Diène Kairé qui vient récemment de fêter son jubilé.
«Si ce n’était pas les relations qui le lient à Balla Gaye 2 et Sa Thiès, Ama Baldé aurait rencontré un des deux frères. C’est vrai qu’entre Falaye Baldé et Double Less, c’est une histoire de famille. Et on comprend que ces deux familles ne voudront jamais disloquer, à travers un combat de lutte, les liens qui les unissent», explique l’ancienne gloire.
Pourtant dans l’histoire de la lutte sénégalaise, on a vu des lutteurs de la communauté sérère se croiser. Mais des membres de cette communauté ont fini de s’opposer, selon notre interlocuteur. «Etant de l’ethnie sérère, Robert Diouf et Moussa Diamé s’étaient mesurés. C’est leurs parents et leurs proches qui sont montés au créneau après le combat pour dire plus jamais ça», se rappelle Boy Kairé.
Manager de lutte de son état, Sawrou Fall estime que «Ama Baldé est le grand perdant» de cette situation qui lui vaut de ne pas pouvoir s’expliquer avec les lutteurs précités.
Mais les «coalitions» n’existent pas seulement du côté de Pikine et Guédiawaye. Du côté des Parcelles Assainies aussi il y a Modou Lô et Papa Sow. Même s’il est vrai que les deux s’étaient affrontés, il y a de cela quelques années, dans le cadre du Championnat de lutte avec frappe (Claf) avec une victoire du chef de file de Rock Energie.
«Tout cela contribue à réduire la possibilité de voir certains lutteurs se croiser entre eux», déplore Sawrou Fall qui souligne que le Cng ne peut imposer à un lutteur un adversaire.
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