A l’heure actuelle, la banlieue génère plus de champions et d’argent sur les revenus sur cachet. Ce fait est explicable dans la mesure où elle compte une cinquantaine d’écuries et écoles de lutte (une vingtaine est reconnue). Si Bombardier conteste le leadership sportif (il est roi des arènes) et un cachet substantiel, Balla Gaye 2, Modou Lô, Eumeu Sène, Lac de Guiers 2 poussent fort et peuvent accentuer le diktat de la banlieue.
Officiellement, le Comité National de Gestion de la lutte (Cng), pour la saison 2017-2018 a recensé près trois mille trois cent soixante cinq (3365) licenciés dans les trois formes de lutte. Lutte sans frappe, contre toute attente domine les débats (1779), lutte avec frappe (1254) et lutte olympique (132), sur le chiffre approximatif de près de sept mille (7000) lutteurs qui seraient répartis dans les écuries et écoles de lutte.
Près de 7000 licenciés
Et en parlant de ces structures, l’attention est portée sur les écuries et écoles de lutte qui pullulent dans la banlieue dakaroise. «Près d’une cinquantaine d’écuries et d’écoles de lutte sont dans la banlieue, de loin la zone la plus prolifique au détriment des régions et de la capitale, Dakar. Mais, le Cng ne reconnait dans ce lot qu’une vingtaine qui sont affiliées, même s’il y a certains impairs comme le manque de centre de formation, de médecin et d’un encadrement technique», a lâché Thierno Kâ, le chargé de la communication de l’instance dirigeante qui tire sur la sonnette d’alarme pour les dirigeants de ces structures.
A l’en croire, Pour créer une écurie et école de lutte, il y a des préalables : «Il faut écrire au Ministère de l’Intérieur, avoir l’autorisation officielle et au préalable, s’adresser à l’appui de la demande et des engagements , sous le couvert du cng ou du crg, un dossier comprenant : un exemplaire des statuts, le procès verbal de la dernière assemblée générale, une copie du récépissé de déclaration, la liste des membre du comité avec adresse et profession, la liste des membres du bureau, la liste des lutteurs où un minimum de cinq est exigé», informe Thierno Kâ.
Autorisation officielle
Affiliation exigée Pikine Mbollo, Thiaroye, Boul Falé, Falaye Baldé, Boy Niang, Habib Ndiaye, Kham Sa Cossan, Tay Shinger, Guinaw Rail, Keur Massar Mbollo, Double Less, Rock Energie, Balla Gaye, Walo, Mor Fadam, Parcelles Mbollo, Door Doraat, Diakhaay, Zap, Guem Sa Bopp, Lépay Bakh, Thiaroye sur Mer, Thiaroye Cap-Vert, Thiaroye Azur, Grand-Yoff Mbollo, Hal Pulaar, 37 Fous,
Les Tigres, pour ne citer que celles-là sur la cinquantaine, doivent ou se sont déjà( ?) s’inscris sur les normes exigées par le Cng.
Dans l’article 3 du règlement des associations, il stipule que pour être agréé par le Cng, elles doivent:
Faire la demande à l’instance, marquer leur adhésion aux statuts et règlements, s’engager à s’acquitter de la cotisation fixée, s’acquitter des droits d’affiliation (10.000 F CFA), licencier leurs adhérents au cng de lutte.
«Mais, beaucoup de structures n’en sont pas là et cela fait qu’elles peuvent rester des années sans lutter car on ne les reconnait pas», reconnait Thierno Kâ.
Entorse au règlement
Si le cng est plus coriace sur les licences des lutteurs, il s’était permis quelques entorses au règlement surtout avec le cas de Tay Shinger, la nouvelle écurie d’Eumeu Sène, née des flancs de Boul Falé de Tyson.
«C’est vrai que cela fait désordre, mais le coup était déjà parti. Pour le combat opposant Eumeu Sène à Lac de Guiers 2, c’était assez compliqué car, dans cette affaire, si on s’avisait à
ne pas officialiser cette affiche, les organisateurs allaient perdre beaucoup d’argent déjà injecté. On a laissé passer, mais on a pu poser des gardes fous les saisons suivantes car les migrations en pleine saison n’étaient pas autorisées. Dans l’affaire, c’est l’écurie ou l’école de lutte d’origine qui perd sur tous les plans. On fera de sorte que les membres fondateurs puissent bénéficier d’indemnités de formation et autres avantages», regrette ce dernier.
Il faisait allusion au départ d’Eumeu Sène de Boul Falé alors que cette affiche été démarchée au préalable avec son ex-mentor, Mohamed Ndao Tyson.
Malgré la prolifération des écuries et écoles de lutte, loin d’être terminée, certains lutteurs tirent leur «nguimb» du jeu et sont de véritables champions.