Il ya un an, jour pour jour, l’ emission l’Oeil du Tigre affichait les photos des trois lutteurs qui ont tous marqué leur époque dans la lutte sénégalaise. Il s’agit de Serigne Dia Bombardier, Yahya Diop Yékini et Mohamed Ndao Tyson. Il était question de savoir qui était le plus instruit.
Serigne Dia Bombardier: Pas le plus calé, mais l’un des plus méritants
Même si Bombardier est le moins instruit des deux autres lutteurs, il mérite le respect pour deux choses: il fait partie actuellement des lutteurs qui parlent mieux le français car le mbourois a confessé avoir contacté des professeurs pour l’aider dans sa progression. Sans compter qu’à la Petite Côte, le français est devenu une langue locale avec la prolifération des touristes et les mariages mixtes. D’ailleurs il s’en est bien sorti lors de son grand oral à l’invitation de Canal Horizons en France.
L’autre fait marquant est l’abnégation du lutteur qui a été sacré Roi des Arènes en 2002 après avoir détrôné Tyson et qui l’a perdu l’année suivante aux dépens de Yékini. Douze (12) ans après, il s’en empare de nouveau en détrônant Balla Gaye 2 qui ne l’a conservé que le temps d’un combat contre Tapha Tine.
Yahya Diop Yékini: Bac Arabe, Mbeur Kamil
C’est le lutteur du siècle, le meilleur de tous les temps, le plus titré au plan national et international. Il a battu le record de Manga 2 qui était resté dix (10) ans sans connaître la défaite en le prolongeant de cinq (5) ans. Balla Gaye 2 a arrêté son règne sans partage en le terrassant en 2012 de fort belle manière et ce combat restera dans les annales de la lutte ad vidam eternam.
Néanmoins, Yékini est le plus versé dans la religion, du moins par rapport à son profil où il a étudié l’Arabe et décroché le bac à Médina Baye. Un vieux sérère disait de lui: “Avec ses connaissances profondes du Coran et des choses mystiques, lui seul peut-être son propre marabout. Il a tout pour devenir un grand marabout après sa carrière”, avait-il expliqué.
Mohamed Ndao Tyson: Niveau Terminale, lutteur business man
“Je suis venu dans l’arène pour régner, dominer mes adversaires et gagner beaucoup d’argent”, avait-il annoncé la couleur quand on l’avait invité pour la première fois à l’émission Sports de Chez Nous de feu Moustapha Ndiaye. Il impressionnait car il était l’intellectuel des lutteurs qui maniait la langue de Molière avec tact. Il impressionnait. Cela l’a servi car en dix ans, il n’avait jamais connu la défaite, devenant Roi des Arènes après avoir fait l’impasse dans le rang des anciens champions qu’étaient Touba Dior, Mor Fadam, Manga 2 entre autres. Il perd sa couronne devant Bombardier et ne gagnera qu’un combat devant Moustapha Guèye en 2004, avant de sombrer.
Il s’est hissé jusqu’en classe de Terminale avant d’opter pour la lutte. Auparavant, il a été dans la même cour que Yékini à Medina Baye avant d’abandonner et rallier Pikine. Actuellement, il lui est prêté un comportement d’érudit car il est passe quasiment ses nuits à égrener son chapelet.