Depuis la lecture de votre lettre de démission de votre parti Rewmi, séparation en termes doucement choisis de son leader, Idrissa Seck, j’ai hésité à mettre mon grain de sel dans ce qui est la nouvelle de cette Pâques finissante.
Why? Why now? For what? Pourquoi ? Pourquoi maintenant et qu’est-ce qui a changé pour?
Certes, votre lettre par laquelle vous nous annoncez votre changement de positionnement politique, si l’on ose dire, peut charmer celles et ceux faciles à tomber sous l’élan de votre talentueuse plume. Qui n’y voit pas des accents gaulliens, d’un patriotisme rare sous nos yeux, pour ne pas vous donner quitus et comprendre que vous soyez tenté de voir ailleurs: en academia? a l’Organisation mondiale du commerce pour coller à votre champ d’expertise ou pour rejoindre l’appel du Macky? Sûrement l’une de ces trois options car nul ne vous voit assis sur un hamac, pantoufles aux pieds, à la devanture d’une maison dans votre beffroi Rufisquois, échangeant du lébou avec les voisins, genre: namm namala, n’est-ce pas mon frère Ndiouga Gueye?
Seulement, c’est à la dernière phrase de votre lettre publique que je tique. Vous y donnez les gages de votre détermination à ne servir la patrie qu’avec l’intérêt national chevillé au corps.
Chiche ! D’autres l’avaient dit, ils sont aujourd’hui sur le bas côté de l’histoire.
Prenons l’exemple du plus brillant de tous, Baba Diao, les plus grandes écoles et un parcours entrepreneurial au top. Il est aujourd’hui pris pour cible, souffle-t-on.
Quid de Abdoul Mbaye (hec), Abdou Aziz Mbaye (Docteur en droit et blanchi sous le harnais de l’euro-cratie), ou encore Ibrahima Sall (Wharton, Hec etc), et même le brillant mais désormais vomi Ismaila Madior Fall. Sans compter les Latif, Jules Diop ou l’académicien lol Pape Abdoulaye Seck et la Polytechnicienne Maimouna Ndoye Seck et les agrégés Marie Teuw, Eva Coll, Mame Thierno. Leur fréquentation de Macky les a tuer !
L’histoire doit être dite à chaud pour ne pas laisser droit au courant sentimentaliste et émotif trop prévalents dans notre culture politique.
Abdourakhmane, je ne peux dire si oui ou non ton choix est dicté par ce que je n’ose pas imaginer: une transhumance vers les illégitimes prairies ou par la découverte de ce que des milliards auraient transité entre les mains du Khalife Général Koulou Todjeman (Macky Sall) et ton ex-leader dans ce processus malhonnête que fut la course non-électorale de février dernier. Si cette deuxième hypothèse est la bonne, je te suis.
Pas question de couvrir des méfaits financiers et dans ce cas la page de mes relations avec Seck est terminée: avec dégoût. Je ne cautionne pas le double jeu au détriment de surcroît des intérêts nationaux.
Mais si c’est en hirondelle s’imaginant faire le printemps, sous les applaudissements d’une foule fanatique, léger dans ses appréciations, que tu sautes le pas, alors permettez, jeune talentueux cadet, que je vous dise: problème amna !
Parce qu’y aller, c’est se penser en deux ex-machina révolu y compris en France où les têtes d’œuf sont moquées pour leur décollage du réel. Toi-même devrait faire gaffe: on m’a dit qu’à ton passage à la tête de la Sones, la société nationale des eaux, tu ne saluais pas le petit personnel. Vrai ou faux? Dites-moi !
Plus en profondeur, l’envie de servir notre pays est en chacun de nous. Tu le sais, ils sont des centaines de sénégalais éparpillés dans le monde, mais d’abord à l’intérieur du pays, qui sont nantis d’une expertise et d’une expérience sans doute égales ou supérieures aux tiennes -et aux miennes !
Les percées solitaires n’ont jamais été bonnes. Elles pèsent comme un boulet sur leurs auteurs: même les républicains talentueux ayant rejoint des présidents démocrates, tels Clinton et Obama (Robert Cohen et Bob Gates) n’ont jamais pu se départir de la suspicion les entourant. Un procès en traîtrise est pareillement instruit contre Bruno Le Maire indexé pour transhumance depuis qu’il a quitté les Républicains de Sarkozy pour rejoindre la Macronie.
Ce qui me pose problème dans ton cas, étant entendu que je respecte ton talent et te donne le bénéfice du doute, c’est que si jamais tu rejoignais ce régime claudiquant sous le poids de ses crimes financiers, naturels et électoraux, tu le ferai sans qu’aucune des grandes revendications patriotiques et démocratiques, d’une meilleure gouvernance et de l’équité, n’ait été remplie.
Avant toi, nombre de malins ont fait le saut. Aguichés par les flonflons d’un roucouleur en chef, ils ont succombé. Comme le corbeau face au renard.
Cher Abdourakhmane Diouf, sans te connaître personnellement, j’ai le sentiment, à force de suivre la puissance de tes analyses d’être un de tes familiers. Tu fais partie de la crème de notre pays.
Seulement le hic est de quitter le combat pour rejoindre la cause de tous nos maux, un usurpateur dont la seule ambition est de créer un unanimisme à la malienne en invitant à la soupe tous ceux qui par leur talent et leur courage lui tiennent la dragée haute, l’empêchent de dormir.
Cher cadet que j’aurais pu connaître entre Rue de Lausanne, la Villa Barton ou l’institut des hautes études internationales de Genève, mais que la magie de la tecHTonique des plaques numériques m’a fait connaître, comme d’autres talents de cette ville, Alioune Ndiaye, Cheikh Tidiane Dieye, ou, ailleurs, ton alter-ego de Rewmi, le pondéré Monsieur Dethie Fall.
J’espère que les vents qui te portent ne sont pas les mêmes qui ont fracassé tant de transhumants. J’espère surtout que je me trompe de bout en bout.
En priant qu’une ambition plus élevée, noble, soit la base de ce nouveau départ.
Que Dieu te garde, un destin est vite détruit en ces temps où, comme disait Heraclite d’Ephese, on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve. Tout bouge. Tout peut tuer le plus brillant de tous: demandez à Fabius ou Juppé, pour ne citer que deux la…
Ignorant de tes plans, je te dis: bonne route !
Abdourakhmane, pas le Sarr, le Diouf: prudence est mère de sûreté. Je ne serai pas de ceux qui jettent des pétales sur ta nouvelle route mais celui qui te pointera du doigt ces épines qui la parsèment.
Ce ne sera pas une partie de plaisir nak, surtout s’il revient à rejoindre l’assassin de notre démocratie et pilleur de nos ressources, le fomenteur d’une transmission familiale, nepotique, ou pire, d’un pouvoir que nous tous avions cru définitivement installé sur un socle démocratique. Avant qu’il ne vienne tout détruire !
Ps: Attention Macky worrkatt leu !
Lettre a Abdourakhmane: Fast-Track Nous, Toi-Aussi !
“Lou wayy deff, boppam !” -Serigne Touba.
Depuis la lecture de ta lettre de démission de ton parti Rewmi, séparation en termes doucement choisis de son leader, Idrissa Seck, j’ai hésité à mettre mon grain de sel dans ce qui est la nouvelle de cette Pâques finissante.…
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