Bamako avait officiellement demandé à l’ONU courant août la mise en place d’un tel régime face au risque de déraillement du processus de paix. Un diplomate évoque d’ailleurs hors micro une situation pré-insurrectionnelle avec la poursuite des combats dans le Nord, l’absence de l’Etat malien dans le centre du pays et une crise politique qui couve à un an de l’élection présidentielle.
Avec ce régime de sanctions puis la mise en place d’un comité d’experts chargé de leur bonne application, l’ONU espère donc mettre un terme à l’impunité qui règne dans le pays et qui encourage une culture de corruption qui contribue à l’instabilité et à l’insécurité.
Un effet électrochoc
Maintenant que le cadre juridique a été crée, tous les contrevenants à l’accord de paix peuvent être sanctionnés d’une interdiction de voyager ou par un gel de leurs avoirs. Francois Delattre, le représentant français, espère qu’une telle mesure aura un effet électrochoc : « L’idée de la création de ce régime de sanction vise précisément à donner un nouvel élan à la mise en oeuvre de l’accord de paix au Mali et c’est notre priorité essentielle ainsi que celle bien sûr du gouvernement malien. Il s’agit donc d’adresser un message politique très fort aux acteurs concernés. »
Aucun nom n’aurait encore été évoqué pour figurer sur cette liste. Mais qui dit régime général dit possibilité de sanctionner un très large spectre d’individus ou d’entités. Les autorités de Bamako qui avaient initialement demandé à l’ONU de créer ce régime pourraient donc à terme, elles aussi, être sanctionnées si le Conseil estime qu’elles ne font pas assez pour préserver l’accord de paix.
Rfi