La bataille est lancée ! A dix (10) jours des élections communales et départementales, les candidats multiplient les opérations de charme auprès de leurs futurs administrés. Tous les moyens sont bons pour y arriver. Opposition et pouvoir ne manquent pas de stratégies. Et les caravanes sont les moyens les plus utilisés pour se rapprocher des populations. Mais le télescopage arrive souvent durant ces caravanes. Ces rencontres se terminent rarement bien. Les plus insidieux n’hésitent pas à sortir leurs armes foulant du pied l’arrêté du ministre de l’intérieur, Félix Antoine Diome, sur l’interdiction du port d’armes.
On le redoutait et c’est en train d’arriver. La violence s’est invitée dans la campagne en perspective des élections du 23 janvier 2022. Des heurts ont été notés à différents endroits du pays. A la Médina, on a assisté à une véritable scène de guérillas urbaine. Les partisans du candidat de Benno Bokk Yakaar, Cheikh Ahmed Tidiane Bâ, et ceux du maire sortant, Bamba Fall candidat de la coalition Gueum Sa Bopp, se sont donnés en spectacle. A Guédiawaye, c’est le candidat de Yewwi Askan Wi, Ahmed Haïdara qui est allé provoquer Aliou Sall devant sa résidence. La réponse des partisans du maire sortant ne s’est pas fait attendre.
A Dagana, ce sont les partisans d’Omar Sarr qui sont accusés d’user de la violence. Mais ce qu’il a déploré, c’est que durant ces altercations, machettes, couteaux ou gourdins sont utilisés pour faire le plus de dommage dans le camp adverse. Et ce sont les personnes préposées à la sécurité des candidats qui transportent cet armada. Pourtant Antoine Diome avait pris les devants pour éviter que de tels scénarios s’invitent dans la campagne.
D’abord à la date du 15 novembre 2021, le ministère de l’intérieur avait sorti un communiqué dans lequel il interdisait le port de cagoules et des tenues dédiées aux forces spéciales. Et pour éviter tout drame, Antoine Diome interdisait aussi le port d’armes et de matière explosive pour deux mois. « Est interdit sur l’ensemble du territoire national, dans la période allant du 20 décembre 2021 au 20 février 2022, le port d’armes de toutes catégories et de matières explosives », renseigne l’article premier de l’arrêté.
Cette mesure précisait qu’ « aucune arme, quelle que soit sa catégorie ou sa nature, ne pourra être transportée hors des domiciles ou des lieux de travail. Cette interdiction est applicable aux nationaux, ainsi qu’aux étrangers ayant leur résidence habituelle au Sénégal et titulaires de port d’arme ». Mais on le constate, pour le déplorer, aucune de ces dispositions ne sont respectées. Les personnes qui suivent les candidats sont armées de machettes, couteaux, pompe à gaz et d’autres armes.
Tout semble croire que les états-majors politiques défient les arrêtés du ministre de l’intérieur. Ces gros bras armés continuent de semer la zizanie dans la campagne. Après les morts du mois de mars, les élections locales risquent d’être encore plus violentes. Si les forces de sécurité s’évertuaient à désarmer, ne serait-ce que les gardes rapprochées des candidats de l’opposition ou même ceux du pouvoir, ce serait un autre scandale en pleine campagne.
Aliou Niakaar Ngom pour Xibaaru