Chères Ouakamoises, Chers Ouakamois,
Me voilà à nouveau, pour la deuxième fois, en quête de vos suffrages. Cette persistance à obtenir un mandat dans la commune qui m’a vu naître prouve, si besoin en était, l’amour indéfectible que je porte à Ouakam, terre de paix et de générosités mais aussi communauté d’érudits et d’illustres notables. Permettez-moi de m’appesantir un peu sur ces notables qui, depuis des temps immémoriaux, avaient déjà mis en place une organisation sociale basée sur une démocratie consensuelle dont les principaux acteurs sont le Jaraf, considéré comme le Ministre de l’agriculture, des domaines et des finances ; d’un Saltigué, représentant le Ministre de la défense ; d’un Ndeyi Ndiambour, président des assemblées consultatives que l’on pourrait assimiler aujourd’hui au Conseil Municipal d’une commune ; d’un Ndeyi Penc, représentant des notables ou délégués de village ; des Freys, représentant le corps des jeunes, l’équivalent de la Commission Jeunesse dans l’organigramme d’une commune. Cette organisation sociale préfigurait déjà les bases de la démocratie de proximité et de la gestion collégiale des affaires de la Collectivité. Avec l’équipe qui m’entoure, nous n’allons pas nous aventurer à réinventer la roue. Il s’agira simplement pour nous de nous baser sur les ressorts démocratiques d’une gestion harmonieuse de la collectivité légués par nos devanciers et guides éclairés. Avant de vous de décliner le programme de Yewwi Askan Wi (YAW) permettez nous, d’abord de vous faire le diagnostic de l’état dans lequel se trouve la Commune de Ouakam.
En médecine un certain adage largement accepté affirme, à juste raison, qu’il ne peut y avoir de guérison sans diagnostic. Cette assertion est également valable en politique où la commune, qui demeure la plus petite division administrative de territorialisation des politiques publiques, doit subir un diagnostic avant le déploiement de toute offre ou de programme politique. Dans un élan participatif et inclusif nous avons effectué un diagnostic exhaustif de la Commune au regard des neuf domaines de compétences transférées par l’État central par les articles 16 à 53 de la loi 96-07 du 22 mars 1996 (CCL).
Ainsi, dans une démarche pédagogique, le diagnostic des neuf compétences sera réalisé suivant deux grands axes que sont : – le diagnostic des dynamiques sociales de base à savoir, la santé, l’éducation, la jeunesse et les activités culturelles (I) – le diagnostic des dynamiques territoriales qui font référence à l’aménagement du territoire, au domaine, à l’urbanisme et l’habitat et aux ressources naturelles (II)
I. Diagnostic des dynamiques sociales de base 1. Diagnostic de l’éducation nationale Le diagnostic participatif de la composante « Education nationale » effectué par une équipe pluridisciplinaire a donné les résultats suivants : – Absence de programmes de renforcement de capacité ou de recyclage du personnel enseignant. – Insuffisance de personnels d’appoint au niveau des écoles ; – niveau de vétusté et dégradation de certaines écoles – Insuffisance de manuels didactiques ; – Inexistence de bibliothèques municipale …
2. Diagnostic Santé, actions sociales et des populations Le secteur de la Santé souffre du manque de personnels qualifiés et de l’insuffisance du plateau technique médical. A cela s’ajoute la cherté des frais médicaux et la mauvaise gestion des comités de santé constituant de véritables entraves à l’offre de service de santé de qualité. C’est pourquoi, les différentes politiques menées par la Commune en termes d’actions sociales ou en faveur des populations n’ont pas donné les résultats escomptés. Dans le domaine de l’action sociale, les activités de l’équipe sortante n’ont pas permis aux nécessiteux de s’extirper du cercle vicieux de la pauvreté. S’y ajoutent des pratiques peu orthodoxes qui ne militent pas en faveur d’une gestion, transparente et impartiale des secours apportés aux personnes vulnérables.
3. Diagnostic de la composante Jeunesse, sport, loisirs et cultures Ce secteur est le parent pauvre de l’action communale. Les manquements suivants ont été notés: • absence d’infrastructures modernes adaptées à l’organisation de compétitions (championnat national, écoles de football, …) ; • absence de formalisation et d’organisation des associations sportives • octroi discriminatoire de subventions aux ASC et subvention irrégulière à l’USO • absence totale de promotion d’emploi à travers une implication du conseil communal de la jeunesse dans une perspective d’insertion socio-économique.
II. Diagnostic des dynamiques territoriales 1. Urbanisme, Assainissement, habitat et cadre de vie Le secteur de l’assainissement souffre de l’inexistence d’un réseau de collecte des eaux usées et des ordures approprié et fonctionnel. Le curage des fosses reste la seule alternative dans le village traditionnel et dans plusieurs quartiers dépourvus d’infrastructures bien adaptées au tout à l’égout. S’agissant du cadre de vie, il faut noter un déficit d’espaces de détente et d’aires de jeux normées, l’occupation anarchique de l’espace commun, l’absence de dallage et pavage dans beaucoup de quartier etc…
2. Environnement et gestion des ressources naturelles La situation de l’environnement et de la gestion des ressources naturelles dans la commune est la suivante : – raréfaction continue des ressources et érosion côtière continue – présence de décharges sauvages – dégradation de la façade maritime par le ruissellement des eaux – déversement eaux usées provenant des riverains ; – occupation anarchique et usage concurrentiel du littoral – cherté du matériel et timide implication des autorités locales
3. Aménagement du territoire, Environnement, Domaine La situation de l’environnement et de l’aménagement du territoire se présente comme suit : – absence de bouche d’incendie dans certains quartiers – insuffisance de l’éclairage public et vétusté des installations électriques, hydrauliques etc…. – Insécurité dans des zones où l’éclairage fait défaut ou inexistant ; – risque d’électrocution dû à la vétusté de certaines installations – bitumes défectueuses dans certaines parties et nids de poules C’est au regard du diagnostic des différents secteurs réalisés ci-dessus que la coalition Yewi Askan Wi propose aux Ouakamois et Ouakamoises un projet de société réaliste et réalisable conçu et exécuté dans le cadre d’un Programme Stratégique d’Orientation et de Déploiement des Actions Communales (PSODAC) III. Programme d’orientation stratégique et de déploiement des actions communales Ce Programme d’Orientation Stratégique et de Déploiement des Actions Communales peut être assimilé au plan de développement communal (PDL) habituellement développé par les communes. Il sera exécuté dans l’horizon 2022-2026 avec des investissements massifs dans les secteurs diagnostiqués. La richesse des états et de leurs démembrements (communes) étant forcément et largement tributaire à la part des dépenses d’investissement, notre programme entend opérer un changement de paradigme en mettant en exergue la primauté des dépenses d’investissement sur celles de fonctionnement. Il sera aussi important de noter que des investissements prioritaires majeurs seront exécutés en tenant compte des externalités positives que recèle la baie de la commune de Ouakam. Dans la dynamique des investissements prioritaires, la création de 1 000 cantines labélisées est programmée dans les différents quartiers que compte la commune. Il sera enfin mis en place des programmes de connexion dans les quartiers appelés « smart quartier » ainsi que la création des conseils de quartiers dans toute la commune qui, dans le cadre de la gestion participative, participeront à l’élaboration et à la définition de toutes politiques publiques communales. 1. Programme d’orientation stratégique des actions sociales de base Ce cadre d’orientation stratégique renvoie aux programmes sociaux de base articulés autour des grappes suivantes : l’éducation, la santé, les actions sociales et population, la jeunesse, culture, sport et loisir 1.1. Programme de développement de l’éducation nationale Selon les statistiques de l’ANSD, la population de Ouakam sera estimée à 96 239 habitants en 2022 et 106 970 habitants en 2027 suivant un taux d’accroissement naturel de 2,22%. A ce rythme, les besoins en matière d’éducation deviennent prégnants et doivent être traités à bras le corps. Dans cette optique, un programme soutenu d’investissement en infrastructures sera mis en place et exécuté entre 2022 et 2026 et répondant aux normes et standard de qualité tels que édictées par les autorités sénégalaises en matière d’éducation. Ainsi, nous comptons investir 1 735 000 000 FCFA dans le domaine de l’éducation. Plus de la moitié de cet investissement, soit 850 000 000 sera mobilisée pour la construction de deux lycées dont un d’excellence et de 2 collèges d’enseignement moyen. Plus de 500 000 000 FCFA seront mobilisés pour la création de : centres de formation en diverses compétences, de constructions d’établissements préscolaires, de réfection des établissements en état de dégradation avancée etc… 1.2 Programme de développement de la santé, actions sociales et des populations Selon les normes de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en matière d’infrastructures sanitaires, il faut un hôpital pour 150 000 habitants, un centre de santé pour 50.000 habitants et un poste de santé pour 10 000 habitants. Si la norme en termes d’infrastructures hospitalières semble atteinte à Ouakam, il faut noter que pour ce qui est des centres et poste de santé, des efforts soutenus en termes de construction d’infrastructures et d’équipements sanitaires doivent être envisagés. En effet dans l’horizon 2022-2026, 314 000 000 de FCFA seront mobilisés pour la construction d’un centre de santé et 7 postes de santé, afin d’être en cohérence avec les normes OMS. Dans le domaine des actions sociales en faveur des populations un budget de 450 000 000 FCFA sera mobilisé pour les programmes suivants: – Mise en place des complémentaires de micro assurance santé ; – mise en place de programme de formation en partenariat avec des instituts publics et privés de formation. – Appui institutionnel pour la formalisation des OCB, des ASC, des GPF et appui financier sous forme de crédit revolving géré par une structure de microfinance. Dans le cadre de la gestion participative, des Conseils de Quartiers seront créés, appuyés financièrement et seront impliqués dans la gestion communale. Les conseils de quartiers seront composés de personnes ressources intéressées par les activités de leur quartier, d’organisations communautaires et de mouvements associatifs. Ces conseils de quartier seront renforcés par d’autres institutions sociales locales, qui ont été toujours les précurseurs de la véritable démocratie locale. Ce sont, entre autres, le Jaraaf qui est l’autorité suprême, du Ndèy Ji Reew, du Saltigué, des Njambour et des Freys qui disposent chacun d’un rôle et des pouvoirs unanimement reconnus. Dans la communauté léboue ouakamoise, c’est cette forme d’organisation qui a été depuis longtemps le socle de la paix et de la cohésion sociale. 1.3. Programme de développement des actions jeunesse, sport, loisirs et cultures En 2020, Selon l’ANSD, la part de la population de 0 à 34 ans dans la région de Dakar est estimée à 2 633 165 sur un effectif de total 3 835 011 soit 69,44 % en valeur relative. Appliqué sur la population ouakamoise estimée en 2022 à 96 239 habitants, la population de 0 à 34 ans constituera un effectif de 66 828 habitants. Cette forte présence de cette composante de la population dans l’espace communal postule à proposer des programmes pertinents à leur endroit. Ainsi un budget de 866 000 000 FCFA sera dégagé pour 2022-2026 contre 362 500 000 FCFA pour l’actuelle équipe municipale. Pour exploiter les externalités positives que dégage la jeunesse de la population ouakamoise, un complexe numérique de plus de 350 ordinateurs connectés à l’Internet haut débit afin de permettre aux administrés de s’initier aux technologies numériques : comme l’intelligence artificielle, la robotique, le 3D design. 2. Programme d’orientation stratégique des dynamiques territoriales 2.1. Assainissement, urbanisme, habitat et cadre de vie Le cadre de vie, l’urbanisme et l’habitat dans certains quartiers de Ouakam sont largement tributaires de l’assainissement qui constitue une véritable problématique pour les populations. Une solution durable ne saurait être trouvée sans l’implication de la commune, des populations, des services déconcentrées et des promoteurs immobiliers. C’est ainsi que le programme d’orientation stratégique réservé à l’assainissement, l’urbanisme, l’habitat et le cadre de vie prévoit un Plan Directeur Communal pour l’assainissement intégrant l’ONAS, les Conseils de quartiers, les promoteurs immobiliers mais surtout ARCAO qui constitue un référentiel en matière d’expériences en la matière et la coopération public et privée. Ce Plan Directeur envisage dans les 5 prochaines années de créer un centre d’épuration à Ngor Almadies. La canalisation complète de la Cité Avion se chargera de récupérer les eaux pluviales depuis le phare des mamelles jusqu’au mur de l’aéroport en passant par le monument de la renaissance, le quartier Corniche, la Sénélec, la Gendarmerie. Le centre d’épuration des Almadies récupérera toutes les eaux au niveau de la partie périphérique des Almadies. A travers les Conseils de quartier, il sera mis en place, en partenariat avec les populations des réseaux d’assainissement semi-collectif, à l’image de ceux créés sur fonds propre par les habitants des cités El hadji Malick Sy 1 et 2 de Ouakam et Cité Assemblée. Le coût de ce Plan Directeur Communal pour l’Assainissement est budgétisé à hauteur de 1 000 000 000 FCFA par la Commune, compte non tenu de la participation de l’ONAS, des populations, de la coopération décentralisée et du partenariat public privé. Dans le cadre de l’amélioration du cadre de vie, des programmes de pavages, de création de d’espace de détente et d’aires de jeux seront aménagés, ainsi qu’une brigade communale de surveillance dans chaque quartier. 2.2. Environnement et gestion des ressources naturelle Nous envisageons, en collaboration avec l’appui de toutes les compétences intervenant dans la gestion de l’environnement et des ressources naturelles, la création des structures et activités suivantes : – La Création d’un Bureau Local d’Appui aux Initiatives Agro Ecolo Maritime (BLAIAM) avec comme activités phares : • d’organiser des ateliers d’initiation, d’éducation et de formation destinés aux jeunes, en vue de développer leur sensibilité, leur curiosité et leur esprit critique, à travers l’expérimentation de procédés artistiques et artisanaux • de cibler et former les jeunes en situation d’échec scolaire aux métiers de l’horticulture, du maraichage et aux principes de base la protection de l’environnement ; • de promouvoir le développement de l’économie circulaire (Artisanat, Arts visuels, maraichage, engrais biologique : via la valorisation de la matière organique issu du fumage et déchets organiques rejetés par les usagers du quai de pêche ) • de valoriser et transformer les déchets en biogaz et énergie solaire • de développer la coopération internationale dans le domaine de l’environnement, de l’écologie et de l’économie circulaire ; – d’organiser une foire internationale des Arts et de l’Agroécologie Ce programme est budgétisé pour 1 248 543 038 FCFA 2.3. Aménagement du territoire, Domaine Le défaut d’éclairage dans certains quartiers impacte négativement sur la qualité du cadre de vie des populations et crée des zones d’insécurité. Pour y remédier, des programmes d’entretien chiffrés à 200 000 000 FCFA seront exécutés. Avec un budget de 500 000 000 FCFA, nous envisageons la création d’une voie de dégagement pour désenclaver certains quartiers par la création d’un grand terminus, en partenariat avec le CETUD, des lignes de transport spéciales régulières des zones suivantes : Cité Mbackiyou Faye, Cité El Hadji Malick Sy, Termes Sud, Gaz, Almadies, Cité Avion, Cité Sacré Cœur. En somme, notre offre politique pour la Commune de Ouakam se veut pragmatique, réaliste et réalisable, prenant en compte les riches potentialités humaines, culturelles et économiques ainsi que la spécificité sociologique du territoire. Nous nous proposons de valoriser ces compétences dormantes et qui ne demandent qu’à éclore, par un accompagnement financier et technique autour de projets locaux de développement. Les femmes et les hommes, les jeunes et les personnes âgées, les paysans, les pêcheurs, les ouvriers, les cadres et les intellectuels, regroupés au sein de notre coalition, sont convaincus que la réponse au défi du développement de notre commune se trouve dans l’offre politique éclairée incarnée par la coalition Yewi Askan Wi. Notre ambition est de gagner les élections avec vous pour asseoir, enfin, une véritable politique de développement local basée sur nos valeurs et notre patrimoine commun : notre culture et nos traditions.
Omar Rémy Touré Candidat à la Mairie de Ouakam