C’est un rendez-vous confidentiel. Lors du dernier dîner de la majorité à l’Élysée mardi, François Hollande a recadré Manuel Valls qui avait haussé le ton, estimant que le livre de confessions du président était un suicide politique. Mais selon des informations de BFMTV, le Premier ministre ne démissionnera pas.
Comme tous les mardis soirs, François Hollande dîne avec ses fidèles à l’Élysée. Mais mardi dernier, les bonnes feuilles du livre des journalistes du Monde Gérard Davet et Fabrice Lhomme Un président ne devrait pas dire ça… viennent de sortir.
Mais selon nos informations, « ce soir-là, ce n’est pas du tout un dîner comme les autres. L’ambiance et tendue, grave. Elle est même sinistre par moments. »
Claude Bartolone boycotte le dîner
Invités à cette rencontre hebdomadaire confidentielle: une poignée de fidèles, dont Stéphane Le Foll, le porte-parole du gouvernement; Didier Guillaume, le président du groupe PS au Sénat et celui de l’Assemblée nationale, Bruno le Roux.
Invité, Claude Bartolone, président de l’Assemblée et habitué de ces rendez-vous informels, a boycotté le dîner. Certains assurent qu’il aurait été vexé par le contenu des confessions explosives du livre. Autour de la table, la discussion est animée. Manuel Valls lui reproche cette initiative et s’en prend à François Hollande. S’en suit un clash entre le président et son Premier ministre.
« Manuel Valls explique au président que ce livre est inacceptable, indéfendable, ajoute Thierry Arnaud. François Hollande, lui, n’est pas content parce que Le Canard enchaîné cite Manuel Valls disant que ce livre est une catastrophe, et même un suicide politique. Et il se fâche un peu François Hollande, au point que certains de ses proches diront qu’il a recadré le Premier ministre. »
« Manuel Valls se prépare au chaos »
Ce livre de confidences fait des dégâts jusque dans le cercle restreint des plus proches de François Hollande. Le Premier ministre, d’ordinaire loyal, ne prend désormais plus de gants vis-à-vis de celui dont l’avenir présidentiel semble s’être assombri.
« Entre Manuel Valls et François Hollande, il y a une sorte de guerre de mouvement qui s’est enclenchée, pointe Laurent Neumann, éditorialiste politique pour BFMTV. Pour le moment, c’est François Hollande qui en a les clés parce que institutionnellement c’est lui le chef de l’État, c’est à lui de dire s’il veut être ou non candidat. On a bien compris que Manuel Valls, lui, se préparait au chaos. »
Le Premier ministre doit se rendre à Tours samedi en compagnie du premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis. Manuel Valls visitera le centre de déradicalisation de Beaumont-en-Véron puis tiendra un meeting dans le cadre des universités de la Belle Alliance populaire. Chacun attend de voir si le Premier ministre fera profil bas ou s’il évoquera, une nouvelle fois, les dérapages de son chef.