Autant l’Islam, son histoire et la succession ordonnée des événements le concernant sont réputés être clairs comme l’eau de roche la vérité historique nous montre qu’il n’en est rien.
Dix ans après la disparition du Prophète(psl) un événement historique majeur s’est produit à Médine sans que cela ne soit connu des 1500 millions que nous sommes.
Il est tu par les 15 siècles qui nous séparent de l’événement.
Il s’agit de la bataille de Al Harra.(consultable sur Google).
Le deuxième khalife omeyyade , Yazid, ordonna à une horde de mercenaires non musulmans d’aller à la conquête de Médine. Il y eut un viol systématique de toutes les femmes sans exception.
La population de Médine montra une forte résistance.
Les assaillants, ivres à l’extrême, perpetraient souvent leur viol devant les chefs de familles qui étaient éliminés après.
L’année suivante, à l’issue de ce pogrom, un millier de bébé naquirent.
Cela va définitivement changer la démographie de Médine.
Vingt cinq ans après cette bataille naquit Malick Ibn Anass. À Médine Il se chargera de reconstituer les paroles prophétiques (Hadiths). En assembla près de sept mille qui sont devenus la bases des grands hadithologues. Tels que Boukhari, Mouslim…… Ces hadiths sont devenus la base de la loi canonique musulmane (Charia) Il en découla, alors, une jurisprudence qui consista à procéder par analogie aux hadiths pour se prononcer sur des sujets non abordés par le Prophète (psl) lui même.
Ainsi la jurisprudence est devenue la source à la place de la source qu’est le Coran d’une part et les hadiths authentiques de l’autre.
Elle est aussi devenue source de divergence canonique.
D’où la multiplication des rites.
Ainsi, le Chafiisme se détacha de la maison mère qu’est le Malikisme. Sur la base d’une divergence d’interprétation des mêmes hadiths
De son côté le Hanbalisme est né de la troisième génération par le même processus.
Quant au Hanafisme il était contemporain du Malikisme. Le Hanafisme était basé à Bagdad et proche des sensibilités zoroastriennes. Même si son fondateur était de vingt ans l’aîné de Malick.
Bagdad a également été le siège du cinquième rite sunnite fondé par Daoud Zahiri. Lequel était le plus libéral de tous les cinq. Il contestait aux autres le droit et la capacité de se substituer à Dieu pour faire de leurs simples points de vue une obligation divine. En ce qui concerne la prière, elle est liée à un texte qui la conforme au temps imparti. Et qu’elle ne saurait être un dû à s’acquitter hors du temps imparti.
Ce point de vue a été largement développé quatre siècles plus tard en Espagne musulmane par l’érudit Ibn Hazm. Ainsi il dit d’eux sur un ton sarcastique ‘ Comment est-ce qu’ ils peuvent décider d’eux mêmes que le fait de gazer par derrière puisse entraîner des ablutions alors qu’il n’y a aucun lien entre les endroits lavés et la source du gazage ? »
La bataille de Al Harra a profondément modifié la démographie de Médine Certains vont même jusqu’à dire qu’elle a interrompu le caractère de la relation filiale entre le Prophète (psl) et ses compagnons Médinois d’une part et les générations suivantes de l’autre. Dont sont issus les auteurs de l’histoire de l’Islam et Malick lui-même.
Cet article est le premier d’une série qui ira visiter l’histoire des Safawides dont la dynastie sunnite soufie a converti par le sang l’Iran au Chiisme (16ème, 17ème siècle).
Toutefois cela a été précèdé, aux 13ème et 14ème siècles, par une catastrophe matérialisée par l’invasion Mongole.(Olaakoo) Qui, en envahissant Bagdad, capitale de l’Islam, a perturbé le cours des choses en interne. Favorisant un environnement propice à la création de deux écoles de pensée divergentes. Il s’agit de de l’école soufie, résignée, prônant une action introspective autour du grand soufi qu’est Ibn Araby. Et dont naquirent plusieurs mouvements autour de l’ascétisme.
Certes une survivance des moines de la vaste Syrie et qui retrouve ses sources dans l’Anatolie et la Cappadocie.(Byzance)
Et d’autre part Ibn Tayymia qui, contrairement à Ibn Araby dont il était le contemporain, fut un ténor de la résistance à l’invasion Mongole.
Militant de la résistance, il se fait emprisonner à plusieurs reprises.
Il reprit la voie de la législation par les Hadiths chère à ses prédécesseurs devenus maîtres des rites que nous connaissons jusqu’à présent.
Il leur reprochait un laxisme, un relâchement des mœurs, un déficit devotionnel et prônait par la même un retour aux sources. C’est à dire le Salafisme
Il tient, donc, un discours extrémiste, prônant l’imposition de la foi Islamique par la force ou par la guerre.
De ces deux écoles c’est le soufisme qui a pris le dessus.
L’introspection, c’est à dire la passivité, l’inaction politique, économique et sociale..
L’aînée des confréries avait déjà été fondée par Cheikh Abdou Khadr Jeylani dans la même ville de Bagdad au 11ème siècle
Il avait fait des émules jusqu’à essaimer dans toutes les contrées avec des sous confréries dont les noms se chevauchent quelque fois.
Ainsi, le monde musulman allait être divisé en trois obédiences.
Un sunnisme soufi qui se confondait avec le Chiisme et un sunnisme à la fois anti soufi et anti chiite.
Il s’agit du Salafisme. Lequel était tout à fait en marge des deux. Il était peu suivi. Peu d’écrits lui sont consacrés. Jusqu’à l’avènement d’un certain Mohamed Abdel Wahab. Lequel a noué une alliance historique avec Ibn Saoud consistant à la fondation d’un royaume bicéphale dont il serait le Roi des Oulémas. Alors qu’Ibn Saoud serait le Roi des Princes, donc de l’Etat.
Les Américains, nouveaux envahisseurs par bombe en pétrodollars ont choisi de créer en terre d’Islam une sous religion comparable au Protestantisme. Ce qui leur a permis d’avoir comme corolaire une économie prospère.
Les pétrodollars aidant ce qui n’ était qu’un point de vue isolé du Hanbalisme relayé par Ibn Taymiya allait faire parler de lui avec fracas. Ainsi Ibn Taymiya eut sa revanche plusieurs siècles après sur le soufisme d’Ibn Araby..