“L’inversion des priorités, un signe de malgouvernance chronique…”

Ce gouvernement semblait dire, depuis que les Sénégalais lui ont confié leur destin, il y a 9 ans, que son objectif est de placer notre pays sur les rails de l’émergence.

Pour le moment ça fait pschiit, pour paraphraser un ancien dirigeant occidental.

Parler d’émergence alors qu’on ne parvient pas à régler le problème de l’eau pour ses compatriotes ne peut être qualifier autrement, qu’au mieux par de la mal-gouvernance, au pire par de l’incompétence.
Dans la structuration des politiques publiques le b.a.-ba réside dans la capacité à fournir de l’eau aux populations, ce liquide précieux.

Au moment où le Président de la République multiplie les coups de ciseaux pour couper des rubans avec folklore et tintamarre, synonymes d’inaugurations ici et là, beaucoup de nos compatriotes ne voient pas une goutte d’eau couler de leurs robinets, plusieurs jours durant.

Le 10 juillet prochain, le Président de la République se délectera encore une fois d’inaugurer Keur Momar Sarr (KMS) 3, dont les dispositifs hydrauliques auront, à priori, vocation à transporter de l’eau vers Dakar et Thiès.

J’appelle de tous mes vœux que KMS3 ne subisse le même sort que le TER, à 1 000 milliards inauguré depuis janvier 2019, dont nos compatriotes attendent encore en 2021 qu’il roule.

Parallèlement, la Société SEN EAU, dont il y a beaucoup à dire, nous livre ce lundi, à quelques jours l’inauguration de KMS3, un communiqué.
Dans ce dernier, elle demande aux populations d’une bonne partie de la région de Dakar de prendre leur mal en patience, parce que l’eau ne va pas couler de sitôt. Quel paradoxe !

Dans quel pays sommes-nous ?

Foncièrement ce gouvernement devient amnésique ou est en train de s’assoir volontairement sur les engagements internationaux pris par le Sénégal en la matière.
Que vaut la parole ou la signature d’un gouvernant en face de ses pairs, dans le concert des nations ?

Devrons-nous rappeler que l’Assemblée générale des Nations unies a reconnu depuis 2010, dans une résolution adoptée par 122 pays dont le Sénégal, le droit à une eau potable salubre et propre comme un droit fondamental, essentiel au plein exercice du droit à la vie et de tous les droits de l’Homme.

Bien évidemment nous ne versons jamais dans la critique facile.
Nous savons que nous disposons d’énormes potentialités pour faire mieux que beaucoup de pays en matière d’eau et d’assainissement, la nature nous a doté le Sénégal d’une multitude cours d’eau, que notre gouvernement n’exploite pas, parce qu’occupé au quotidien à faire de la politique politicienne.

La République des Valeurs émet des propositions dans ce domaine. En plus des cours d’eau qui existent dans notre pays, nous pouvons par ailleurs aller vers l’érection de plusieurs bassins de rétention, vers la valorisation des mares et des lacs, pour en tout cas, contenir le déficit criant en liquide précieux, dont souffre nos compatriotes.

Nous continuerons à porter et défendre les aspirations de nos compatriotes, pour un meilleur Sénégal, pendant que nos gouvernants inversent les priorités de ce pays, dans des investissements de prestige.

Écoutez les populations de Noto-Diobass.
Écoutez les populations des Mamelles.
Écoutez les populations de Usine Bene Tally.
Écoutez simplement les Sénégalais du Nord, du Sud, de l’Est et de l’Ouest ! Nit ñi sonn nañ ! Sénégal Tampi!

A quoi bon de communiquer sur un projet de budget 2022 à près de 5 000 milliards alors qu’on n’est pas capable de fournir de l’eau potable aux populations ?

Soyez certains que les Sénégalais en répondront dès janvier 2021, puis en février 2024, en changeant de Président, de majorité et donc de paradigme.

* Aly BATHILY
Spécialiste de la communication politique
Membre de la cellule des Cadres – République des Valeurs (Réewum ngor)

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