Dans l’enfer Libyen, un jeune sénégalais du nom de Oumar Konté est perdu de vue. Voulant rallier l’Europe en passant par Tripoli, il est tombé entre les mains de ravisseurs. N’étant pas de la race de ceux qui se plient facilement, il a résisté à ses kidnappeurs avant de recevoir deux balles dans les jambes. Son épouse et ses parents de la région de Tamba n’ont plus de nouvelle et implore l’Etat du Sénégal de le rapatrier.
C’est à la recherche d’une vie meilleure que Oumar Konté avait quitté son village de Sinthiou Pathé (région de Tambacounda) pour rejoindre l’Europe en arpentant le chemin du désert puis la Méditerranée avant d’arriver en Libye où son calvaire va décupler dans les geôles des groupes armées. C’est ainsi qu’il a té capturé en esclave pour être revendu contre une rançon d’un million Fcfa. D’après le journal L’As, ses parents vivant en Europe ont mobilisé la somme pour le racheter via un intermédiaire sénégalais.
Entre les mains des ravisseurs, Oumar Konté en a vu de toutes les couleurs. Quand il a tenté de résister, ils lui ont tiré une balle dans les jambes. Quand la Croix-rouge est venu le récupérer des mains de ses compatriotes, il était dans un piteux état.
Son oncle qui a contacté nos confrères depuis l’Espagne, renseigne que son neveu a perdu l’usage des deux jambes (voir photo). « Aidez-nous à le faire revenir. Nous étions en train de nous cotiser ici, mais on n’a pas encore mobilisé la somme », a-t-il confié.
Les proches de Oumar Konté révèlent qu’il y a deux mois, son frère utérin, Djiby Moussa Konté a été mortellement poignardé en Libye. D’ailleur c’est la veuve de ce dernier qu’Oumar a épousée avant de prendre le chemin du désert pour rallier Tripoli.
Une émouvante histoire qui intervient un mois après le cri de cœur généralisé de l’opinion internationale contre la vente des migrants en Libye, suite à une vidéo réalisée par la journaliste Nima Elbagir, en poste à Nairobi pour la CNN, montrant une vente aux enchères de migrants d’Afrique sub-saharienne comme esclaves non loin de la capitale Tripoli.
Depuis toutes les institutions internationales (Onu, Cpi, Ua, Ue…) se sont indignées. Les dirigeants libyens avaient même été sommés d’ouvrir une enquête dans les plus brefs délais, pour déterminer les personnes en cause et la réalité de « cette traite ». Seulement, l’exemple de Oumar Konté montre que le calvaire des migrants africains persiste en Libye.
Après avoir rapatrié 163 migrants sénégalais, le gouvernement de Boun Abdallah Dionne devra s’atteler à sauver les autres vies sénégalaises dans ce pays ‘sans Etat ni loi », depuis l’éviction mortelle de Khadafi.