LIBYE : SEÏF AL ISLAM KADHAFI LIBRE ET PRÊT À VENGER SON PÈRE

Le second fils de Mouammar Kadhafi a été libéré par la milice de Zintane, ce après cinq années passées dans les geôles libyennes. Seif Al Islam avait capturé à la chute du régime de son père. Selon certains de ses proches, Seif Al Islam compte attaquer le monde politique libyen. Certains pensent qu’il va se venger.

 

 L’information est presque passée inaperçue dans les médias. Plus de cinq ans après sa capture Seif Al Islam, le second fils de Mouammar Kadhafi, est à nouveau libre. C’est le colonel Ajmi Al-Atiri, chef de la brigade d’Aboubakr Al Seddik -responsable des prisons de la ville libyenne de Zintane- qui a confirmé l’information lors d’une interview à France 24 reprise par Echorouk. « Seïf Al-Islam est mis en liberté et se trouve sur le sol libyen. C’est tout ce que je peux vous dire », a confié le haut responsable à la chaîne satellitaire française.

 

Un « happy-end » plein de péripéties

 

Bien avant ce « happy-end », Seif Al Islam a représenté aux yeux des différentes factions armées rivales libyennes, une prise de guerre très convoitée. Pour la petite histoire, le second fils du Colonel a été capturé à la frontière algéro-libyenne par la milice de Zintane (située dans le sud-est de la Libye) alors qu’il tentait de s’enfuir vers le Niger ou s’était réfugié son frère Saadi après la chute du régime kadhafiste.

 

Entre temps, la cour pénale internationale (CPI) avait émis un mandat d’arrêt international à l’encontre de Seïf Al Islam pour des crimes commis lors de l’insurrection qui finit par renverser le guide libyen avec l’appui de la France de Sarkozy. Mais la milice de Zintane avait refusé de livrer le prisonnier de marque qu’il détenait entre ses mains. Ce même niet vaudra pour les parlements rivaux de Tripoli et de Tobrouk) et le jeune Seïf aurait même été libre de ses mouvements dans la ville où il était supposément détenu.

 

Seïf se retrouve alors au centre d’une bataille judiciaire entre la CPI et les deux gouvernements rivaux. Si l’institution judiciaire internationale souhaite instruire le procès de Seïf Al Islam pour le respect de son « droit à un procès équitable », un tribunal de Tripoli a vite fait de le condamner à mort en juillet 2015 tandis que celui de Tobrouk lui a accordé une amnistie dans le cadre d’une loi générale. Sa libération, selon le colonel Ajmi Al-Atiri entre dans le cadre de cette loi d’amnistie.

 

Seïf Al Islam, chef tribal libre et arbitre du duel Farraj/Haftar

 

Désormais, c’est l’avenir de ce diplômé d’architecture et d’économie qui va se poser. Seïf Al Islam pourrait être un challenger sérieux dans la lutte pour le pouvoir que se mènent Fayez el-Sarraj et Khalifa Haftar. Le premier est le président du gouvernement de l’accord national (GNA) basé à Tripoli et soutenu par la communauté internationale.

 

Le second Khalifa Haftar, chef des Forces armées du Parlement de Tobrouk, soutenu par l’Egypte, contrôle les terminaux pétroliers de l’est libyen et veut se tailler une envergure internationale pour accéder au poste convoité mais controversé de chef des armées libyennes.

 

Les deux hommes se mènent une guerre pour la conquête du pouvoir par alliés interposés. Un duel que pourrait arbitrer Seïf Al Islam et qui pourrait rebattre les cartes de la conquête du pouvoir. Aujourd’hui âgé de 44 ans, Seïf Al Islam pourrait surfer sur son nouveau rôle tribal.

 

Fin 2015, Seif al-Islam avait désigné comme le chef du Conseil suprême des tribus libyennes. Un rôle de représentant légal officiel pour ce jeune qui « jouit encore d’une grande popularité dans son pays et [qui] aura un important rôle à l’avenir », selon les mots du Colonel Ajmi Al-Atiri. Un avenir qui pourrait aller jusqu’à devenir un des successeurs les plus sérieux de son père. Une revanche sur l’histoire ?

 

 

 

avec LaTribune.fr

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