Seif al-Islam Kadhafi, le second fils de l’ex-dictateur libyen, a été libéré, a annoncé son avocat à France 24. Condamné à la peine capitale pour la répression sanglante de la révolte de 2011, il a bénéficié d’une loi d’amnistie générale.
Détenu depuis près de cinq ans, Seïf al-Islam Kadhafi a été libéré le 12 avril 2016, a annoncé l’avocat qui le représente auprès de la Cour pénale internationale (CPI) dans un entretien exclusif avec France 24. Le fils du défunt dictateur libyen aurait bénéficié d’une loi d’amnistie générale « conformément à la loi libyenne », selon son avocat.
Maître Karim Khan a déclaré à France 24 qu’il allait désormais soumettre une demande auprès de la CPI pour suspendre toute poursuite à l’encontre de son client. Il n’a pas souhaité donner de détails sur ses prises de contact avec Seïf al-Islam Kadhafi, mais l’avocat a précisé que son client allait bien et qu’il était en sécurité sur le territoire libyen.
Seif al-Islam avait été condamné à mort en juillet 2015 par contumace par un tribunal de Tripoli pour son rôle dans la répression meurtrière de la révolte ayant mis fin à l’ancien régime en 2011.
« Des rivières de sang »
Souvent présenté comme le successeur potentiel de son père, Seïf al-Islam, qui avait promis aux rebelles « des rivières de sang », était détenu par une milice à Zintan, à environ 180 kilomètres au sud-ouest de Tripoli, depuis son arrestation en novembre 2011 par des groupes opposés aux autorités contrôlant la capitale libyenne.
Au moment de sa capture, l’ONG Human Rights Watch avait immédiatement appelé la Libye à remettre Seïf al-Islam à la Cour pénale internationale (CPI), qui siège à La Haye, et qui l’accuse de crimes contre l’humanité. Craignant un procès inéquitable, la CPI avait saisi, en décembre 2014, le Conseil de sécurité de l’ONU afin d’obtenir le transfert de Seïf al-Islam, en vain. Sa condamnation à mort avait été ensuite vivement critiquée par l’ONU.
Le même tribunal libyen avait également condamné à mort huit anciens collaborateurs de l’ancien dictateur. Parmi eux figurent le dernier Premier ministre de Kadhafi, Baghdadi al-Mahmoudi, et son ex-chef des services de renseignement, Abdallah Senoussi. Ce dernier est également recherché par la CPI pour crimes contre l’humanité. Ils étaient eux aussi jugés pour leur rôle dans la répression meurtrière de la révolte ayant mis fin à l’ancien régime.