Liberté sous caution accordée aux journalistes après les tensions de dimanche

Les quatre journalistes dont deux directeurs de radios alpagués, dimanche dernier, ont humé l’air de la liberté, ce mardi dans l’après-midi. Ils ont bénéficié ainsi d’une liberté sous caution au bout de quarante-huit heures de garde à vue.

Ils ont été arrêtés pour « traitement partiel de l’information et incitation à la violence », en marge de la protestation des militants du collectif « Opération 3 years Jotna », laquelle a dégénéré et qui a fait d’importants dégâts matériels. Le syndicat des journalistes gambiens s’en félicite et appelle désormais à la réouverture de deux stations radio fermées durant les mêmes évènements.

Au-delà des leaders du syndicat des journalistes gambiens, c’est toute la famille de la presse qui avait investi très tôt le commissariat où étaient détenus leurs confères. 13h passées Djiby Diallo, directeur de la radio king Fm fait son apparition accompagné de deux de ses collègues. Ils sont accueillis par les membres de leur famille sous les vivats des journalistes.

Visiblement non éprouvé par la détention, le journaliste directeur de radio indique qu’il n’a fait l’objet d’aucune maltraitance et que tout professionnel de média doit s’attendre à une expérience carcérale. « J’étais psychologiquement préparé à vivre une telle épreuve. Cette fois-ci c’est moi, une autre fois ça pourrait être une autre personne parmi nous, croit-t-il. Nous devons refuser le retour de la l’autocratie ici et le climat de peur pour les journalistes comme nous l’avons vécu dans le passé. C’est juste une tentative d’intimidation qui ne passera pas », a-t-il dénoncé.

Il se dit reconnaissant au syndicat des journalistes qui « n’a ménagé aucun effort » pour lui apporter soutien et réconfort en détention.
Contrairement à ce journaliste, Sankoulleh Janko, journaliste correspondant de la radio sous régionale West Africa Democracy Radio agressé par un groupe de protestants, dimanche, alors qu’il couvrait la manifestation, lui, se dit très affecté par l’incident.

Série d’agressions et radios fermées

« C’est une épreuve dure à surmonter pour moi plus de 48h après l’agression dont j’ai fait l’objet. Je ne cesse d’imaginer comment j’ai échappé au pire de ma vie, s’est-il lamenté. Physiquement, je ne ressens aucune douleur mais moralement je reste affecté. Encore une fois, il faut que les gens sachent que nous sommes indépendants, nous ne sommes à la solde de personne ».

Avec la série d’agressions, l’arrestation de professionnels des médias et la fermeture de deux radios privées, Saikou Jammeh, le secrétaire général du syndicat des journalistes gambiens parle de « détérioration » des conditions de travail de ses confrères.

Bien sûr que c’est une régression pour la presse. Depuis 2017, il y a eu quelques acquis qui sont en phase d’être remis en cause. Les journalistes ont payé un lourd tribut dans le passé. C’est décevant de voir ce qui se passe de nouveau », regrette-t-il. .

Prochain défi pour le syndicat des journalistes gambiens, la réouverture des deux radios muettes depuis dimanche et la poursuite de l’affaire devant les juridictions pour « abus de pouvoir ».

 

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