Les affaires Khalifa Sall et Karim Wade sont déjà rangées dans les tiroirs d’un inventaire à la Prévert.
Khalifa Sall incarcéré de façon préventive depuis mars 2017 dans l’affaire dite de la caisse d’avance de la vie de Dakar et Karim Wade libéré de la prison de Rebeuss puis exilé au Qatar le 24 juin 2016 sont deux faits sur lesquels le président de la république, Macky Sall ne badine pas. L’enjeu est électoral ! Dans nos pays, le plus souvent, les opposants versent dans la délinquance quand ils ont acquis un capital sympathie exorbitant et quand ils deviennent électoralement dangereux. Tous les deux ont la particularité d’affiché leur volonté de briguer le suffrage des Sénégalais, lors de la présidentielle de 2019. Le premier dans le cadre de Manko Taxawu Senegaal et le second porté par le parti démocratique sénégalais. Une volonté confortée par la première élection majeure à laquelle à participer le président sortant Macky Sall.
Des résultats électoraux probants aux législatives
L’aboutissement des joutes électorales du 30 juillet dernier, consacrant le choix des députés d la 13 éme législature, ont fini de déterminer la configuration politique du pays. Macky Sall avec la plus grande coalition, a vu ses résultats électoraux baissés d’un cran. Les 65 % obtenus en 2012 ne sont plus à l’ordre du jour. L’actuel locataire du palais et ses partisans en sont conscients. Pour venir à bout de Khalifa Sall et de la coalition autour de Wade, le président de l’APR avait enjoint tout son gouvernement à aller battre campagne et gagner impérativement, sous peine de perdre leur poste. Il avait dit à ses fidèles : « gagner les législatives le reste je m’en charge ».
Ballotage défavorable en vue
Cependant, l’agenda politique de cette fin d’année 2017 offre une situation quasi expérimentale pour trancher la présidentielle de 2019. Le traitement médiatique comparé des leaders politiques que sont Khalifa Sall et Karim Wade contre le président Sall prouve que les premiers seraient largement en mesure de perturber la trajectoire du dernier pour un second mandat.
Khalifa Sall a grimpé dans l’électorat, surtout au niveau des capitales urbaines, et Karim Wade dont le retour est de plus en plus agité par son père, Me Wade, et ses inconditionnels risquent de mener Macky Sall au second tour de l’élection présidentielle. En s’appuyant sur les statistiques, les sondages post-électoraux et les enquêtes d’opinion qui saisissent les transformations des conditions de vie et sondent les attentes, les penchants et exaspérations des votants potentiels, le président Macky Sall risque de ne pas avoir une certaine longueur d’avance sur Khalifa Sall et Karim Wade, candidats en 2019. Tous les deux au plus fort de leur magistère dans les différentes stations de la vie publique ont acquis des ancrages territorial et sociologique.
24heures