Libération de Karim Wade : Madické Niang, auteur de la demande de grâce

 Libération de Karim Wade : Madické Niang, auteur de la demande de grâce

 

Karim Wade est sorti de prison le 24 juin 2016 suite à une grâce dont il a bénéficié. Si cette libération n’est pas censée clore une affaire qui a tenu en haleine les Sénégalais depuis 2013, elle n’a pas pour autant donné toutes les clés pour comprendre comment le fils de Me Wade s’est retrouvé en prison et comment il a été libéré. Voici l’histoire des coulisses d’une traque des biens mal acquis avec Karim Wade au bout de la ligne de mire. 

« Les conditions de ma sortie en ont décidé autrement… » Karim Wade a expliqué d’une manière lapidaire les raisons qui ont fait qu’il n’a pu passer plus de deux heures au Sénégal après sa libération. Il n’est pas allé remercier le Khalife de Touba, encore moins les dirigeants du PDS et tous les nombreux soutiens qui ont créé des associations en faveur de sa libération. Le fils de Me Wade ne pouvait certainement en dire plus. Sa sortie a été organisée quasiment « à l’insu de son propre gré ». Il n’a même pas pu aller faire un tour au domicile familial du point E. Pire ou mieux, il n’eut même pas besoin d’écrire de sa main sa demande de grâce. C’est Me Madické Niang qui s’en est chargé. Il en avait le pouvoir en tant qu’avocat de Karim. A-t-il informé « son client » de sa hardiesse ? Il prit sur lui en tant que défenseur du détenu de ne pas lui demander son autorisation ou son avis. Avec cette demande de grâce déposée par Me Niang, les formalités étaient sauves. 

Karim Wade aurait souhaité aller à Touba et en France pour embrasser ses filles. Il sut que ce n’était pas au programme qu’on lui avait confectionné. Bref, comme il le dit lui même dans son message après sa libération, il a subi cette grâce et cette libération. D’où l’interrogation à une question qui mérite réponse : Karim n’a-t-il pas été qu’un figurant dans des tractations dont tout le monde a cru qu’il avait la maîtrise ? Apparemment et avec ce dont NH est mesure d’établir, Karim a dansé sur une musique qu’il n’a pas écrit ou choisi. 

Mais quelle est cette main invisible qui a écrit comme sur un papier à musique le scénario de la sortie en catimini de Karim Wade pour ensuite l’expédier aux antipodes comme un encombrant colis ? Pour comprendre l’emballage final de la libération de Karim Wade et ses derniers jours de prison à Rebeuss et de ses premières heures de liberté entre les Almadies et son envol vers Doha, il faut bien revenir sur cette histoire qui a nécessité un casting touffu avec des acteurs recrutés au Sénégal, en Amérique, au Moyen Orient et dans bien d’autres pays. 

La libération de Karim Wade et son départ en catimini vers le Golfe est comme une belle séquence d’un film dont l’acteur principal s’en sort très esquinté et que certaines péripéties et séquences lui ont échappé. L’homme a cherché à vouloir prouver qu’il avait les capacités à jouer un rôle dans les négociations sur sa libération. Depuis le début de l’affaire Karim, le principal condamné de la CREI a toujours nié, jamais avoué. Ni devant les juges encore moins devant sa famille ou ses avocats. Quand les intentions du gouvernement d’instruire les tribunaux et en particulier la CREI sur le dossier qui le concerne, le président Wade ne comprend pas sur quoi son fils pouvait être suspecté.

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