«Les injures sont la défense des pauvres d’esprit» Gabriel Meurier, Trésor des sentences (1568)
L’insulte est le fait de personnes incultes et à court d’arguments. Au Sénégal, le débat contradictoire fait souvent défaut. La plupart des acteurs politiques se signalent par des propos orduriers lorsqu’ils sont acculés par leurs protagonistes. Certains utilisent l’insulte comme une arme afin de déverser des insanités à des personnalités dans le seul but de plaire au pouvoir actuel.
Ils ont le champ libre dans les médias publics. Ils ne se donnent aucune limite pour charger leurs adversaires de l’heure. Piqués par je ne sais quel esprit maléfique, ils se lâchent comme des diablotins lors des émissions de télévision, pour dire des infamies.
Le chef de ces insulteurs se nomme Birima Ndiaye , qui officie en tant que chroniqueur dans Djakarlo. Cet homme est un simple syndicaliste. On ne lui connait pas beaucoup de faits d’armes. A chaque émission, l’homme ne se remet pas en question. Sa technique est de passer pour le plus virulent, avec parfois un brin de sourire moqueur. Il ne cesse de s’attaquer avec lâcheté à Wade, l’ancien président de la République. L’homme n’est connu du grand public que grâce à cette émission de khalifa Diakhate. Le sieur Birima doit avoir plus de retenue dans ses déclarations à l’emporte-pièce. Vous avez le droit de ne pas porter dans votre cœur les dirigeants du régime libéral. Vous pouvez même les combattre, mais dans le respect, en toute objectivité et avec humilité. On peut vous l’accorder. C’est votre droit de citoyen, qui est inviolable.
Par contre, ce qu’on ne peut pas vous permettre, c’est de s’attaquer à des personnes, qui n’ont pas la possibilité de répliquer à vos propos toujours en dessous de la ceinture. Birima Ndiaye profite de la visibilité qui lui est offerte par la TFM pour «briller». Il se sent intouchable. Il est le chouchou des aperistes, même s’il se défend d’être un membre du parti de Macky Sall.
L’homme se dit socialiste. Pourtant, les militants représentatifs du parti socialiste sénégalais sont souvent connus pour être des hommes mesurés dans leurs propos. Ils ne versent que très rarement dans les invectives. L’homme Birima est- il chargé de mission à la présidence de la République pour s’attaquer en toute impunité aux citoyens, en conflit avec le président Macky Sall ?
Monsieur Birima, pourquoi avez-vous tant de haine à l’encontre de Wade et de sa famille? Pourquoi, les sénégalais ne vous ont jamais entendu pendant la traversée du désert du parti socialiste ? Avez-vous transhumé vers les prairies «marrons», le maquis ? Et si c’est le cas, pourquoi vous ne voulez point l’assumer ? Un peu de dignité dans votre vie, si ce n’est pas trop vous demander. Avez-vous bénéficié des largesses du pouvoir d’Abdou Diouf pour entrer dans la fonction publique ? Pourquoi cet excès de zèle ? Pourquoi êtes-vous tant redevable à l’ancien président socialiste pour vous réveiller subitement en défenseur acharné de Macky Sall ? Pourquoi, vous ne dénoncez pas les conditions de travail difficiles des salariés ? Pourquoi vous gardez le silence sur le non respect du gouvernement de Macky Sall des accords conclus avec les syndicats ?
C’est cet activisme là qu’il faut mener et non vous aventuriez dans des combats qui ne vous concernent point, au risque d’y laisser votre honneur. Il fallait être courageux du temps de Wade pour oser les attaquer et les abreuver publiquement de grossièretés. La direction de la Tfm doit le recadrer voire le congédier, ou à défaut se démarquer publiquement de ses offenses à répétition. En l’absence de réaction de leur part, on peut estimer que ces insanités ne les dérangent point. Hélas, vous n’êtes pas seul dans ce cercle des insulteurs publics.
Le malheur, c’est que les membres sont presque tous des enseignants. On peut citer entre autres sans risque de nous tromper Ahmed Suzanne Kamara, le ministre Youssou Toure. Dans le même registre, on peut également nommer les députés Abdou Mbow, Moustapha Cissé Lo et Thérèse Faye Diouf, présidente de la Cojer, des exemples notoires d’insolence.
Tandis que des adultes irrespectueux, de surcroît chefs de famille, c’est toute une nation qui part en vrille. Le tonitruant Suzanne Kamara s’est illustré à l’Assemblée nationale en proférant des insultes à l’encontre du député maître El hadji Diouf. L’homme n’a pas été traduit en justice pour outrance au sein de l’hémicycle. Il n’est pas un député et il avait l’obligation de ne pas perturber la séance. Comme tout est permis aux récalcitrants de l’Apr, ils ont la manie de se singulariser de façon immonde.
Le traitement, qui est réservé à cette affaire, est scandaleux. Un opposant, auteur des mêmes faits se verrait conduit manu militari à la maison d’arrêt de Reubeuss. Nous avons droit à une justice réservée aux seuls opposants de Macky Sall, le président par défaut. Ce sont des types de ce genre qui sont chargés de s’occuper de l’éducation de nos enfants. Que peuvent-ils transmettre comme valeurs positives à nos compatriotes ? Rien, à part la félonie, et la cupidité. Plus ils excellent dans l’art d’insulter, autant ils sont promus à des postes de responsabilité. Les insulteurs publics doivent savoir qu’en s’adonnant à cette bassesse, ils se tournent le dos à la population.
Pensez-vous à nos enfants ? Un enseignant a l’obligation morale d’être un exemple. On ne vous demande pas d’être des saints. Je ne le suis point. Tout ce qu’on vous demande, c’est de faire plus attention, de ne pas tomber dans l’excès et de garder à l’esprit que le pouvoir est éphémère. Soyez à la fois dignes et prêts à ne pas courber l’échine, lorsque la présidence de la République va passer dans d’autres mains. Nul homme ne mérite que l’on se salisse les mains et l’honneur de sa famille pour des strapontins.
El Hadji Mamadou Diokhané
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