Lettre aux absentes COUMBA et BINTA

Je ne sais même pas  quoi vous dire dans ces moments de fortes émotions où les sentiments s’entremêlent les uns après les autres dans un tourbillon permanent. Je sais simplement que vous (Coumba Yade de Thiés et Binta Camara de Tamba) êtes  parties à la fleur de l’âge, par la bêtise et l’inconscience d’hommes dont le comportement frôle la déchéance humaine dans ce qu’elle a de plus abjecte, de plus cruel, de plus infâme. Je ne vous connaissais pas. Je n’ai pas souvenance de vous avoir rencontrées mais depuis quelques jours, vos  visages m’interpellent  et me parlent à chaque fois que j’ai l’occasion de lire les journaux et/ou de parcourir les réseaux sociaux, cette terrible invention humaine devenue un couteau a double tranchant .

J’exprime ici le chagrin que cause la mort prématurée de jeunes  filles  dont chacun perçoit dans les photos l’innocence, le calme et le sérieux. Je lis dans le visage des parents  le désespoir de personnes qui souffrent d’injustice à n’en pouvoir se plaindre. Je comprends le cri du cœur de toutes ces personnes qui réclament légitimement la peine de mort pour des assassins comme ceux qui vous ont ôté la vie. L’émotion, la tristesse des témoignages qui affleurent à longueur de journée, je retiens l’horreur de la nature humaine quand elle s’accommode ou voisine avec le mal. Je vous le dis à toutes les deux, après acte malgré moi, malgré nous tous, qu’aucune explication au monde ne vaut que l’on puisse s’en prendre à une vie humaine, de surcroit  de jeunes filles  et de maniere si atroce

Le sentiment d’injustice, la tristesse, la douleur qui vont loin dans la conscience populaire vont-ils annoncer le sursaut dans les prochains jours et donner le signal de nouvelles règles de vie en société où l’assassinat et le viol seront bannis pour donner un sens à la vie humaine.

Je souhaite beaucoup de courage à vos parents ( pères et mères ) , frères et sœurs, à votre  premier cercle, mais aussi à vos amis pour les aider à vivre l’absence, l’insupportable absence .  Ce sentiment déchirant de ne pouvoir les accompagner au quotidien face à la tristesse et à une longue épreuve de peine m’oblige à témoigner ma solidarité et ma compassion de cette façon, par de petits mots, des écrits, des prières et par un appel solennel à notre société dans sa diversité et sa globalité, à l’opposition ,  aux pouvoirs publics, à la sociétè civile aux chefs religieux et coutumiers pour que de pareilles tragédies ne se reproduisent plus.  Car comme disait Etienne de Jouy
« Le but de la société est le bonheur commun »

Tiens bon Grand Malal. Stoïque et serein dans la douleur
Reposez en paix mes filles COUMBA et BINTA .

Maodo Malick Mbaye
Un de vos oncles de coeur

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