Dans l’optique d’optimiser la mobilité urbaine et de faire face à une congestion routière structurelle, le Sénégal a pris l’option de mettre en circulation des bus rapides sur des voies réservées. Ils sont appelés Bus Rapid Transit (BRT).
Désigné par l’Etat comme le maître d’ouvrage du projet, le Conseil exécutif des transports urbains de Dakar (Cetud) indique que ce projet structurant arrimé au Plan Sénégal Emergent va permettre de relier la préfecture de Guédiawaye, en banlieue, à la gare routière de Petersen sise au centre-ville dakarois.
Le directeur du Cetud, Thierno Birahim Aw précise que, selon les études réalisées, ce système de transport de masse est capable de transporter jusqu’à 300 000 passagers par jour avec un temps de parcours réduit de moitié. Mettant en avant des conditions de confort, de sécurité et de régularité substantiellement améliorées, il ajoute qu’à la réception de l’ouvrage prévue en 2022, « la proportion de population régionale pouvant accéder au centre-ville en moins de 60 minutes augmentera de 12%, passant de 57% à 69% ».
Fort de 23 stations dont 3 pôles d’échanges à Guédiawaye, Grand Médine et Petersen, ce projet s’appuiera sur 144 bus articulés pouvant contenir 150 passagers chacun. Ils traverseront 14 communes le long d’un tracé de 18,3 kilomètres et fonctionneront en principe sept jours sur sept de 06 heures à 22 heures. A travers cette démarche novatrice, le Sénégal vise la mise en place d’un réseau de transport collectif efficace, avec un rapport qualité prix satisfaisant.
Les émissions de CO2 réduites de 446 480 tonnes d’ici 2035
En sus de son impact non négligeable sur les conditions de transport dans la capitale sénégalaise, le projet de Bus Rapit Transit, dont les travaux seront lancés prochainement, aura une répercussion positive sur l’environnement.
Bus rapid transit Sénégal
La Direction de l’environnement et des établissements classés (Deec) assure que l’un des impacts les plus significatifs du projet Brt sera de contribuer à l’amélioration de la qualité de l’air à Dakar. Dans le sens où il devrait permettre d’économiser 446 480 tonnes de CO2 d’ici 2035, tout en réduisant les externalités négatives du transport de masse.
D’autre part, selon l’autorité régulatrice des transports urbains de Dakar le projet susmentionné intervient dans un contexte marqué par une mobilité très dense dans la capitale, avec 72% du parc automobile immatriculé dans la capitale, soit environ plus de 324.000 véhicules en circulation. Avec 3,63 millions d’habitants aujourd’hui – et une projection de 5 millions d’habitants à l’horizon 2030 – Dakar abrite près de 24% de la population totale du pays, 50% de la population urbaine et 70% du parc automobile immatriculé sur une superficie qui équivaut à seulement 0,3 % du territoire national.
Elie Mahn