La publication des photos du corps sur une plage turque d’un petit garçon mort noyé après le naufrage de deux embarcations de réfugiés syriens tentant de rallier la Grèce suscitait des réactions d’horreur mercredi soir dans la presse et sur les réseaux sociaux.
Rapidement prévenus par les cris des naufragés, les sauveteurs ont repêché douze corps sans vie dont celui d’un garçon âgé de quelques années, dont les photos ont envahi les réseaux sociaux sous le mot-dièse #KiyiyaVuranInsanlik (« l’humanité échouée » en turc).
L’une d’entre elles montre le corps de l’enfant, tee-shirt rouge et short bleu, face contre terre, sur une des plages de la station balnéaire de Bodrum. L’autre un gendarme turc en uniforme le portant devant la mer.
De nombreux internautes ont confié leur émotion sur Twitter. « Où va ce monde ? », a commenté l’un d’eux, identifié sous le nom de Taner Poyraz. « Plus jamais ça », a renchéri un autre, Sadullah Turgut.
Les images étaient aussi largement commentées dans la presse européenne. Selon le quotidien britannique The Guardian, elles résument « toute l’horreur du drame humain qui se déroule sur les côtes européennes ».
« Si ces images extraordinairement fortes d’un enfant syrien rejeté sur une plage ne modifient par l’attitude de l’Europe vis-à-vis des réfugiés, qu’est-ce qui le fera ? », interroge de son côté The Independent
En Italie, le quotidien italien La Repubblica a tweeté « La photo qui fait taire le monde », et en Espagne, le journal El Pais en faisait le « symbole du drame migratoire ».
Pour El Mundo, la photo de « l’enfant de la plage » fait « désormais partie de l’album migratoire de l’infamie », tandis qu’El Periodico reproduisait aussi l’image en une avec le titre « Naufrage de l’Europe »