LES GROS BRAS RICANENT, LES SERIGRAPHES EN ATTENTE DE COMMANDE

2ème semaine de campagne électorale pour la présidentielle, les ateliers de sérigraphies attentent toujours la visite des candidats ou de certains leaders politiques. Les commandes se font rare pour plusieurs d’entre eux, au même moment où d’autres se frottent les mains. Toutefois, ils reconnaissent que, contrairement aux autres campagnes, les commandes ont connu une baisse à tous les niveaux. «Nous n’avons pas encore senti la campagne en termes de retombées financières. Nous continuons de travailler sur les mêmes achats et nos heures de travail n’ont pas varié» a signalé Amath Sarr qui tient un atelier à Grand Dakar. 

Au quartier de biscuiterie, le constat est presque pareil. Trouvé dans son atelier en train de s’activer pour la livraison, Amadou Diagne soutient: «la campagne électorale n’a pas encore porté ses fruits. Nous avons des commandes mais pas importantes. C’est à la limite insignifiant». Au niveau des objets demandés par les hommes politiques, les pancartes occupent une place de choix. Aux Hlm, l’atelier de sérigraphie logé à côté du poste de santé s’active à la livraison de plusieurs centaines de pancartes. A l’effigie de la coalition de Macky Sall, les hommes de soutien préparent l’étape de Dakar. Les banderoles n’ont pas été en reste puisqu’une commande importante a été posée sur la table du fournisseur. «Nous devons les honorer et nous y travaillons, car ce n’est pas tous les jours qu’on enregistre une assez grande acquisition» a laissé entendre un des ouvriers. A la demande de savoir si c’est toujours la même chose pendant les périodes de campagne, Amath Sarr déclare: «contrairement à la dernière présidentielle, les commandes ont très fortement baissé. Et il faut dire que nous avions plus de demandes aussi pendant les législatives qui touchaient plus sur les T-shirts et casquettes». En attendant l’arrivée des candidats à Dakar, les ateliers de sérigraphie espèrent combler le gap perdu lors des premiers jours de campagne.

La traite des gros bras

Contrairement aux sérigraphes, les agents de sécurité sont très courtisés par les leaders politiques. Certains hommes qui détiennent des agences vont jusqu’à recruter le Sénégalais lambda pour satisfaire la demande. «Tous mes hommes sont en campagne. Ils assurent la sécurité des hommes politiques. D’autres sont au niveau des permanences», a lancé Ibrahima Ndiaye qui continue de faire le recrutement au niveau de son quartier. «En période de campagne, nous en profitons pour faire travailler beaucoup de jeunes. Ils sillonnent le Sénégal et en fin de campagne, ils peuvent rentrer avec quelque chose» a-t-il avancé.Si la période électorale est un moment propice pour se faire de l’argent, des professionnels de sécurité dénoncent l’amateurisme de bon nombre de gros bras. «Il faut voir que beaucoup de jeunes sont habillés de T-shirt de sécurité mais ils n’ont aucune notion de maitrise de situation dangereuse. Ce qui conduit à des débordements dans les rencontres politiques» fait savoir Souleymane Mbaye qui détient une agence à Grand Yoff. Pour le chef de sécurité du Pds, Bocar Niang, membre des calots bleus, toute vocation violente affiliée aux agents de sécurité en période électorale est à bannir. Il souligne: «il y a toujours eu des ministres qui recrutaient des gros bras pour le compte de leur parti et cela est toujours d’actualité dans notre parti. Cependant, ils restaient surpris du comportement de certains chefs de sécurité». Et d’ajouter: «nous contactons nos responsables en cas de besoin pour nous fournir des militants, ils viennent de leur propre gré et en bénévoles, nous les formons».

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici