Les femmes boivent désormais autant que les hommes

FemmeetBierre
L’alcool est devenu une occasion pour les jeunes de se retrouver tous les jours et tous les week-ends. La convergence entre la consommation d’alcool des hommes et des femmes est la plus nette chez les jeunes adultes, d’après l’étude publié le 24 octobre dans la revue BMJ Open. Des chercheurs ont analysé 68 études internationales sur le sujet, portant au total sur plus de 4 millions de personnes. Ces études sur-représentent toutefois les pays occidentaux, puisque 39,7% ont été conduites en Europe et 36,7% en Amérique du Nord. Mais aussi en Afrique, notament au Sénégal, une forte croissance de la  consomation d’alcool est notée. Au Sénégal, où 95% de la population est musulmane, il est très rare aujourd’hui de circuler dans des quartiers de Dakar sans voir un bar ou une boutique d’alimentation en boisson alcoolisée.
 
Devenant l’un des phénomènes les plus préoccupants au Sénégal, les jeunes n’ont plus de limites sur la consomation de l’alcool. Dans les plages, boites de nuits et stations de services, l’alcool est servit à flot. Et meme en plein journée, on voit ces jeunes ivres dans la rue, sans honte. Certains pourtant étaient promis à un avenir prometteur, avant qu’ils n’en deviennent accrocs. Les plus «chanceux» suivent des traitements de désintoxication, contrairement aux autres qui croupissent en prison ou sont devenus des clochards. Ces derniers justifient leur dépendance par des problémes d’ordre psychologiques et la pauvreté qui peut s’expliqués par de mauvaises comportements face à  leurs parents, un échec en milieu scolaire. Alors que pour d’autres comme Kalidou alias kalse qui témoigne : «on boit de l’alcool pour rechercher du plaisir. Au début, c’était une affaire de jeunesse et de feeling. Par la suite, c‘est devenu sérieux.   Maintenant on est devenu carrément dépendant. La preuve en est que, même tard dans la nuit, nous sommes obligés d’aller chercher l’alcool », dit t-il.
Pour ces jeunes, c’est important d’être dans le même état que leurs pairs, au risque d’être considéré comme un looseur. Donc, c’est dans le souci d’intégrer un groupe que certains jeunes boivent de l’alcool. «On continue de consommer de l’alcool comme si on était hanté par le «seytané»(satan ou le diable)». Appelons-le jules, ce jeune au visage complètement défiguré par l’alcool. Pourtant, il donne l’air de quelqu’un qui n’est pas conscient de ce qui lui arrive, puisque pour lui, «il ne fait que goûter à l’alcool». Réponse qu’il nous servie lorsqu’on lui a fait la petite blague «qu’il était dans les vapes» : «Nous sommes que de petits consommateurs, «gnoun dagnou moss rek » ( on ne fait que goûter) ».
 
L’écart ne cesse de s’amoindrir depuis un siècle

Les auteurs expliquent que l’on observe une diminution continue dans le temps du ratio hommes-femmes tant pour la consommation d’alcool en général que pour la consommation excessive d’alcool et les problèmes de santé liés à cela.

Chez les personnes nées entre 1891 et 1910, « les hommes étaient 2,2 fois plus susceptibles que les femmes de consommer de l’alcool, 3 fois plus susceptibles de boire de l’alcool de façon problématique et 3,6 fois plus susceptibles d’être affectés par des effets néfastes liés à l’alcool », détaillent-ils. Or pour les populations nées entrée 1991 et 2000, qui ont entre 16 et 25 ans aujourd’hui, ces ratios tombent respectivement à 1,1 fois, 1,2 et 1,3.

 Repenser les politiques publiques

Ces résultats doivent amener à « repenser » les politiques de santé publique si l’on veut combattre efficacement les « coûts sociétaux » liés à l’alcool, historiquement considérés comme un phénomène masculin, ajoutent-ils.

L’alcool fait partie « des facteurs de risques les plus importants » pour la santé et cause environ 5 millions de décès par an dans le monde, selon une étude parue en 2010 dans la revue The Lancet. Au Sénégal, il est impossible de passer une journée sans voir des cas de viols, de vols où des jeunes arretés pour la consomation d’alcool ou de chanvre indien.Donc «sur 3107 élèves dont 51,6 % de garçons et 48,4% de filles, 7% ont fumé du tabac, 1,4% a fumé du cannabis et 5,9% ont bu de l’alcool.»

D.D SANLIMITESN.COM

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