Les Etats-Unis quittent l’accord de Paris : «C’est un délit contre l’humanité», selon Ségolène Royal

L’ex-ministre de l’Ecologie revient sur la décision du président américain de quitter l’accord de Paris sur le climat.

Ministre de l’Écologie jusqu’au 17 mai, en poste au moment de la signature de l’accord de Paris, Ségolène Royal fustige la décision de Donald Trump de quitter les accords de Paris et estime que la France a un rôle à jouer pour continuer à « montrer le chemin ».

Qu’est ce que vous inspire la sortie des Etats-Unis de l’accord climat?

Ségolène Royal. C’est évidemment une immense déception de voir l’une des plus puissantes nations de la planète décider, solitairement, de mettre en danger le reste de l’humanité. Il ne faut pas le laisser faire car c’est un délit contre l’humanité. Il faut utiliser ce délai pour mobiliser, le convaincre de faire autrement.

La cause n’est jamais perdue et il faut utiliser le délai qui reste jusqu’à la sortie officielle des états-Unis pour le convaincre de faire autrement. Il y a eu un engagement des Etats-Unis et cette parole ne peut pas être reniée.

Quels sont les risques ?

C’est une forme d’obscurantisme, un aveuglement très dangereux pour l’équilibre du monde car les conséquences du réchauffement climatique provoquent notamment des déplacements massifs de population.

C’est aussi très dangereux pour les Etats-Unis eux-mêmes car ils sont déjà victimes aujourd’hui de catastrophes naturelles liées au dérèglement du climat. Même les compagnies d’assurance refusent désormais d’assurer ce risque.

Craignez-vous que la position américaine n’affaiblisse la lutte contre le changement climatique?
Cela pourrait bloquer les négociations internationales sur ce sujet majeur. Les Etats-Unis pourraient aussi revenir sur leur engagement financier dans le fonds vert, soit plusieurs milliards destinés aux pays pauvres qui subissent les effets du réchauffement climatique.

Mais le plus grave est que le Président américain souhaite relancer l’industrie du charbon et des énergies fossiles car on ne parviendra jamais à rester sous le seuil des 1,5°C d’augmentation des températures d’ici la fin du siècle. Même si 146 pays ont ratifié cet accord, il va falloir redoubler d’efforts. Et la France devra renforcer son leadership avec la Chine et l’Europe sur ce sujet.

leparisien.fr

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici