Les comptes bancaires personnels de Me Ciré Clédor Ly, conseil de Karim Wade et de Khalifa Sall, ont été bloqués. Cette situation a été confirmée, ce vendredi, par l’intéressé, lui-même. « Cela est vrai. Tout ce que je mets dans mes comptes bancaires, ils (les agents judiciaires de l’État) les raflent. Mais, tant mieux. Cela ne m’empêche ni de travailler ni de vivre. Ils n’ont qu’à tout me prendre. Cela ne m’empêchera pas d’être toujours déterminé dans l’intérêt du pays et de celui de l’Afrique. Ces saisis ne m’empêchent ni de dormir ni de travailler normalement », a déclaré Me Ly, au cours d’un échange téléphonique avec Seneweb.
Motif invoqué : des impôts dont il dit avoir été amnistié il y a 8 ans. « Ils parlent d’impôts qui datent de 2010. Et cela a été amnistié par eux-mêmes. Peut-être qu’ils reviennent sur leur amnistie. Mais cela ne me dérange pas. C’était 40 millions qu’ils avaient ramenés à 6 millions. Et que, maintenant, ils exécutent à 40 millions depuis un an et quelques. Mais ce n’est pas tout. Même les biens de mes enfants, c’est-à-dire ce qui permettait à ces derniers de travailler, n’ont pas été épargnés. Ils ont fait un redressement pour leur prendre tout ce qu’ils gagnaient sur des revenus que leur maman leur avait laissé. Mais tant pis », dit-il, dépité.
La Cbao, principal responsable
Me Ciré Clédor Ly n’accuse pas seulement l’État. Il déplore également l’attitude de la Compagnie des banques de l’Afrique de l’Ouest (Cbao). « Je n’ai pas de problème avec l’État. Mon problème, c’est en fait la Cbao qui n’est pas loyale et qui dans la gestion des comptes de ses clients. Parce que je ne peux pas comprendre que de l’argent soit versé, que la Cbao ne m’informe même pas de l’existence de ces montants-là et les remets aux impôts. Ce sont mes comptes personnels. Et la banque a d’abord pris tous ses frais, n’a jamais informé du versement de ces sommes dans mes comptes personnels qui étaient des honoraires. Et c’est ensuite qu’elle a versé tout le reste au Trésor public. C’est cette déloyauté que je déplore. C’est cela le problème », s’indigne Me Ly. Qui ne comprend pas les motivations de l’État.
« Dans tous les cas, quel que soit leurs motivations, c’est le problème de l’État. Moi je ne fais que mon boulot. Cela ne m’intéresse pas de savoir, est-ce que c’est à cause de Karim Wade ou de Khalifa Ababacar Sall ou même à cause d’autres clients », laisse-t-il entendre.