Battus à plate couture dans tous les départements de la région, les partisans de Macky Sall ont mordu la poussière face à la poussée fulgurante d’Ousmane Sonko plébiscité dans la région. A la question de savoir comment le leader du Pastef est parvenu à faire basculer la région dans la coalition «Sonko président», une autre surgit: celle de savoir comment la coalition Benno Bokk Yaakar avec tout ce quelle compte comme ministres, directeurs généraux, hauts conseillers, députés et hauts responsables, a capitulé devant le seul Ousmane Sonko dont beaucoup ne connaissaient même pas les responsables locaux dans la région.
Le vote sentimental, affectif a eu son pesant d’or dans cette inédite performance réalisée par Ousmane Sonko. Elles sont nombreuses, les populations qui voyaient en lui, un frère, un parent, en somme, un fils de la région capable d’opérer la rupture dans la gestion des affaires.
Et du coup, une perspective d’opérer un changement de paradigme c’est-à-dire celle de voir un «président casamançais
Une façon pour les défenseurs de cette thèse de mieux se rapprocher du pouvoir central aussi bien politiquement que géographiquement. Le soutien de la diaspora Ziguinchoroise a été aussi d’un apport capital pour Sonko. Mais aussi une forte dose de vote identitaire comme cela a pu se passer dans d’autres localités du pays acquises à des candidats qui y sont originaires (Macky Sall à Fatick, Idrissa Seck à Thiès, Issa Sall à Tataguine), reste entre autres facteurs à inclure dans cette performance électorale du leader du PASTEF.
Dans cette série de paramètres qui peuvent justifier la percée du candidat Ousmane Sonko figure également cette sortie malheureuse d’un responsable de l’APR en l’occurrence Moustapha Cisse Lo qui avait qualifié de «rebelles», les militants de Sonko mobilisés lors de son meeting dans la période pré-électorale à Ziguinchor.
Touchés au fond de leur âme, ces populations avaient comme un défi à relever: montrer que loin d’être stigmatisées elles adhèrent à la vison du candidat Sonko et qu’elles vont laver l’affront dans les urnes.
Confirmation de ce défi relevé: le jour du scrutin avec cette razzia aux allures de plébiscite dans toutes les localités de la région. Ajouter à cela, le ralliement de dernières minutes du président de l’UCS, Abdoulaye Balde à la mouvance présidentielle qui n’a pas pesé lourd sur la balance des résultats. Bien au contraire!
Les partisans de Balde qui voyaient en lui un espoir pour un casamançais de briguer les suffrages universels ont ramé à contre courant du député maire de Ziguinchor désavoué par une bonne partie de son électorat qui s’est réfugié derrière le leader de la coalition Sonko président.
Extérieure, à tout cela, l’armée mexicaine que constitue l’APR, locomotive de la coalition Benno Bokk Yaakar, complétement éclatée avec des leaderships particularistes avec la confusion de rôles et de genres. Au lieu d’avoir à l’idée que c’est un président de la République qu’on élit, ils étaient dans une logique d’élections locales. Partout, c’était la prolifération et la guerre des pancartes. Plus grave, au lieu d’élargir les bases bien au contraire dans la lutte fratricide on travaillait à débauchait chez l’autre.
Ce surplace dans la massification a été profitable aux partisans de Sonko qui déroulaient en même temps leur stratégie de porte à porte pour convaincre les populations à adhérer au programme de leur leader.
Une concaténation de faits qui a permis au leader de la coalition Sonko-président de s’engouffrer dans la brèche.
Battus à plate couture des ministres comme Aminata Angélique Manga, des directeurs comme Mamadou Barry, DG des Eco villages, le directeur du CROUZ, l’Administrateur Général du Fongip, Doudou Kâ, ont tous mordu la poussière dans leur bureau et centre de vote respectifs. D’autres responsables de moindres envergures comme Ibrahima Mendy ont été également laminés dans leur fief.
Animant des mouvements qui se limitent à leur plus simple expression, ces responsables de second rang ont reçu une claque de la part du leader du PASTEF qui n’a fait qu’une bouchée de ses adversaires. Le taux de chômage endémique dans la région a aussi permis à Ousmane Sonko de mieux faire passer son discours de rupture auprès de la franche jeune qui en voulait à certains responsables de l’APR, incapables de contrôler la barque présidentielle.
La «Sonkomania» véritable phénomène qui a perturbé tous les calculs de certains leaders de l’APR qui se voyaient déjà dans des habits de «futur maire» suivant aux pas Abdoulaye Baldé dans sa campagne, ont été remis à leur place. Ils ont tous mordu la poussière.
La victoire de Sonko dans tous les départements de la région risquent non seulement de redistribuer les cartes mais aussi d’envoyer à la retraite certains barrons de la politique à Ziguinchor assommés et toujours tétanisés par cette razzia de Ousmane Sonko dans la région Sud.
Sonko qui se positionne désormais comme la principale force politique de l’opposition dans la région Sud.