Les avocats du maire de Dakar Khalifa Sall, après leur boycott de l’audience suite au refus du juge d’annuler la procédure, ce jeudi, ont décidé de poursuivre définitivement leur boycott. En effet, ces derniers, après constat de l’intention manifeste de l’exécutif de maintenir Khalifa Sall en prison pour des fins politiques, en lui refusant le minimum à savoir la liberté provisoire. Les avocats ont décidé d’abandonner la bataille face à une justice arbitraire, même s’il leur reste encore une possibilité.
Alors que le procès en appel de Khalifa Sall se poursuit en ce moment en l’absence des avocats de l’édile. Ces derniers, ayant boycotter l’audience ce jeudi, après le refus du juge d’annuler la procédure, ont tenu une conférence de presse cet après-midi à l’hôtel Pullman afin d’expliquer les raisons de leur boycott.
Une « justice expéditive » destinée à « rendre inéligible notre client Khalifa Ababacar Sall à l’élection présidentielle de février 2019 », ont dénoncé les avocats du maire de la capitale sénégalaise. Lesquels ont décidé de déserter définitivement la salle d’audience à cause de la « volonté manifeste de l’exécutif à vouloir maintenir le maire de Dakar en prison ».
Après que les magistrats d’Abuja ont recensé une série de violations des droits de la défense au cours de la procédure judiciaire notamment « une détention arbitraire, le non-respect de la présomption d’innocence, à l’assistance d’un avocat et à un procès équitable… « Nous trouvons inacceptable que le juge Demba Kandji ne puisse accorder le minimum à Khalifa Sall à savoir la liberté provisoire », ont regretté les plaideurs du maire de la capitale sénégalaise.
En poursuivant, les avocats de Khalifa Sall s’offusquent également « du rythme inédit imposé au procès », « des nombreuses manifestations de partialité », ou encore du « refus de saisir le Conseil constitutionnel des exceptions d’inconstitutionnalité présentées par la défense et leurs jugements et rejets sans base légale ».
Face à tous ces faits, « les avocats ont décidé de ne plus répondre à aucun appel du tribunal, même s’il leur reste encore une possibilité ».
Pour rappel, Khalifa Sall a été condamné en première instance à cinq ans de prison et à 7 620 euros d’amende. Poursuivi dans le cadre de l’affaire de la caisse d’avance de la municipalité de Dakar, il est incarcéré à la prison de Rebeuss depuis mars 2017.