Législatives – Distribution des cartes : Lenteur administrative ou stratégie politique ?

La grande question que tout le monde se pose, c’est pourquoi l’Etat du Sénégal ne parvient toujours pas à achever la distribution des cartes d’électeurs ? A moins de quatre jours (4) des élections, près de 30% des cartes d’électeurs sont en sommeil dans les préfectures ou n’ont pas fini d’être tirées. Si l’opposition accuse l’Etat de manigancer une fraude, le camps présidentiel pense que la faute est imputable aux populations qui ne sont pas parties en rush retirer leurs cartes qui sont toutes disponibles.

Ce problème de la distribution des cartes, est-il une lenteur administrative ou une stratégie politique ?

Tout est possible. Nous sommes dans un terrain de deal et de manipulation. Rien ne serait expliquer sans ambiguïté pourquoi les cartes électeurs n’ont pas été mises à la disposition des populations à date échue si l’on sait que plus 50 milliards du contribuable sénégalais est dégagé pour ces cartes.

le pouvoir n’ayant pas pu respecter sa promesse reçoit ainsi de tout bord les tires à boulets rouge de l’opposition qui l’accuse de tentatives de fraude pour des échéances législatives du 30 juillet prochain.

Quoi qu’il en soit l’on est à mesure de se demander si cette lenteur notée dans la distribution des cartes « ne serait-elle pas une lenteur administrative ou une stratégie politique pour la victoire de Benno Bokk Yakaar? ».

Ce qui fait que l’environnement politique sénégalaise, est marqué spécifiquement ces derniers jours, par ces élections législatives du 30 juillet prochain. Jamais ou du moins rare, une question législative n’a suscité autant de remous dans lanterneau politique national.

La pléthore des listes, l’introduction de la carte biométrique occasionnant une révision du fichier électoral, l’inscription difficile sur les listes électorales, retrait polémique des cartes, l’emprisonnement de Khalifa A. Sall, le retours politique et polémique de Me Abdoulaye Wade… Voilà autant de faits qui font l’effervescence de l’actualité .

Plus de 47 listes de partis, de coalitions de partis, mouvements indépendants pour la conquête de l’hémicycle

Une première depuis 1963 (deux (2) listes pour la première législature – trois (3) listes en 1978 – six (6) listes en 1988 – Onze (11) listes en 1998 – dix (10) en 2001 et quarante sept (47) cette année). Jamais autant de listes n’avaient compéti pour des sièges à l’hémicycle.

Choses normales, même si c’est une tâche noire du système dit démocratique, et si l’on sait que le Sénégal est une démocratie grandissante pataugeant avec beaucoup d’incohérences et de charivaris conséquence d’un excès de libéralisme en matière électorale.

Les problèmes qui viennent d’être soulevés sont particulièrement dangereux pour le bon fonctionnement d’une démocratie représentative. Dans une démocratie directe, l’engagement a moins d’importance parce que le peuple a le dernier mot.

La nécessaire réforme du système électoral sénégalais et la révision du multipartisme pour une rationalisation des listes

À peine installé dans ses nouvelles fonctions de président de la République en 1981, Abdou Diouf poursuit la démocratisation déjà engagée par son illustre prédécesseur, en élargissant le multipartisme, jusque-là limité à 4 formations politiques, mettant ainsi fin au numerus clausus. Le phénomène prend une ascension  fulgurante avec le régime libérale. Cette liberté de créer un parti est la conséquente directe de ce que nous assistons aujourd’hui.

Selon Moubarack LO, Président du Mouvement pour un Sénégal émergent (MOUSEM), cette élection avec 47 listes « fait peser un lourd fardeau pour le budget de l’Etat. Cette situation inédite, qui tire principalement son origine du mode de scrutin adopté dans notre pays, ne crée pas les conditions minimales pour organiser la confrontation des idées entre les protagonistes du jeu politique sénégalais ».

« La frénésie avec laquelle se créent de nouveaux partis ne devrait-t-elle pas faire réfléchir? Serait-ce là un nouveau moyen de gestion d’une carrière, pour les novices en politique et de rebondissement pour les vieux routiers, alors que la politique signifiait jusque-là don de soi et sacrifice le plus élevé pour son peuple? « , s’est interrogé Monsieur Lô, ancien conseillé du président de la République.

Il est donc aujourd’hui plus que urgent que les acteurs, l’Etat en premier chef, puissent rationalisé la création des partis afin de permettre la mise en place d’une démocratie un peu à l’américaine même si nous sommes dans deux terrains différents. (C.t.k)

 

 

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