Marine Le Pen sera candidate aux législatives dans le Pas-de-Calais, a-t-elle annoncé jeudi soir sur France 2. La présidente du Front national a également reconnu le « raté » du débat face à Emmanuel Macron entre les deux tours.
Marine Le Pen a tenté jeudi 18 mai de se replacer en chef de l’opposition mais aussi du Front national en se lançant dans les législatives dans le Pas-de-Calais, en reconnaissant le « raté » du débat face à Emmanuel Macron et la nécessité d’une « réflexion » sur la sortie de l’euro.
Comme en 2007 et comme en 2012, où elle avait échoué à une centaine de voix près au second tour, la présidente du FN sera candidate dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, là où Steeve Briois, l’un de ses très proches, est maire d’Hénin-Beaumont.
Sur place, l’avantage apparaît très net en sa faveur après ses 58,2 % de suffrages exprimés au second tour de la présidentielle face à Emmanuel Macron, son sixième meilleur score de France.
Mais l’enjeu est autre pour la patronne du FN. Pour le grand public, il s’agit de se montrer prête à ferrailler avec Emmanuel Macron. Non plus depuis le Parlement européen, où elle pourrait abandonner son mandat d’eurodéputée et laisser orpheline l’importante délégation frontiste, mais au Palais-Bourbon.
Marine Le Pen a aussi voulu faire taire les nombreuses critiques internes depuis les déceptions du débat télévisé d’entre-deux-tours du 3 mai et des 33,9 % du second tour, qui ont occulté des records en pourcentages et en voix pulvérisés pour une présidentielle.
Elle a reconnu un « débat raté »
Sans fard, elle a reconnu jeudi soir sur TF1 un débat « raté », trop « abrupt » de sa part, avec « peut-être trop de fougue, trop de passion ».
Elle a aussi ouvert la porte à une « discussion », « une « réflexion » sur la question épidermique au FN de la sortie de l’euro, souhaitée par son bras droit Florian Philippot mais vue comme un frein électoral majeur par de nombreux dirigeants FN.
Si certains, comme le compagnon de Marine Le Pen et vice-président du FN Louis Aliot, le député Gilbert Collard ont critiqué le lancement cette semaine par Florian Philippot d’une association « Les Patriotes », la présidente du parti y a vu « une association de réflexion, un think tank » utile en vue du congrès. « Tant mieux ! »
Marine Le Pen a aussi tenté de dédramatiser le retrait temporaire de la politique de sa nièce Marion Maréchal-Le Pen, locomotive qui pourrait manquer au FN pour les législatives notamment en Paca : « Elle a fait le choix de partir passer quelque temps dans le privé, peut-être pour mieux revenir, et tant mieux. »
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Il y a encore quelques semaines, Marine Le Pen disait pouvoir obtenir une majorité parlementaire en cas de victoire à l’Élysée.
Désormais, elle a revu ses objectifs à la baisse : « Le plus grand nombre de députés possibles », a-t-elle dit espérer jeudi soir. Actuellement le Palais-Bourbon compte deux députés FN, Marion Maréchal-Le Pen et Gilbert Collard.
Au vu des résultats électoraux du parti ces cinq dernières années, un groupe (15 députés au moins) semble être un minimum pour le FN.
Avec AFP