Le discours le plus à la mode par les temps qui courent est l’appel à l’union. D’abord, c’est l’opposition, qui a senti que sans l’unité, impossible de venir à bout de ce régime, a prêché en premier l’union qui passe par la création d’une liste commune aux élections législatives. La majorité, minée par la division, les querelles de leadership et prenant conscience des manœuvres du camp adverse, s’est également mise à prôner l’unité. En effet, les deux parties ont mesuré les enjeux des prochaines joutes électorales qui redistribueront les cartes pour la Présidentielle. Le Front de l’opposition veut imposer au pouvoir la cohabitation avant de l’achever en 2019 en le boutant hors du Palais. Ce qu’évidemment le régime va vouloir éviter à tout prix. D’où les appels à faire bloc afin de déjouer les plans de l’adversaire.
De bien beaux discours qui risquent de ne plus avoir de sens quand viendra l’heure des investitures. Car, il faut s’y attendre, les frustrations ne manqueront pas et les vieux démons referont surface. Ce, pour la bonne et simple raison qu’on ne peut pas contenter tout le monde. Il faut que les uns acceptent d’être dirigés pendant que les autres prennent les commandes. Une réalité qu’ont beaucoup de mal à accepter certaines personnes qui se croient nées pour diriger. Déjà à Guédiawaye, le maire Aliou Sall et le député Seydina Fall Boughazelli ont démarré les hostilités. Pareil à l’Urd de Djibo Kâ, tandis que Abdoulaye Makhtar Diop, dont le nom a été avancé pour la liste de Dakar, se voit récusé.
Du côté de l’opposition également des velléités de scission se font déjà sentir. Déjà le Grand parti semble prendre ses distances par rapport à une quelconque liste commune en vue des Législatives. Ousmane Sonko, lui, veut éviter le même scénario qui se reproduit à chaque élection. Combattre celui qui gouverne pour que son remplaçant reproduise le même système. Et, il est fort à craindre que d’autres trouvent des raisons de ne pas faire partie d’une liste de l’opposition même si certains d’entre eux pensent qu’il est suicidaire d’aller seul aux élections.