Deux sénateurs américains ont réclamé des précisions sur les mesures de sécurité entourant le téléphone de Donald Trump, avertissant que le président pouvait compromettre la sécurité du pays s’il utilisait encore son vieux smartphone comme beaucoup l’affirment.
« Trump a-t-il reçu un smartphone sécurisé et chiffré pour son usage personnel le 20 janvier ou avant ? Et si oui, est-ce qu’il l’utilise ? », a demandé mardi sur Twitter le sénateur démocrate Tom Carper, en référence à la date d’investiture du nouveau président américain.
Un « risque pour la sécurité nationale »
Tom Carper et une autre sénatrice démocrate, Claire McCaskill, avaient dès lundi rendue publique une lettre adressée à l’administration Trump et demandant des éclaircissements sur la sécurité entourant le smartphone Android du président, qui pourrait être vieux de plusieurs années et dont il se sert notamment avec avidité pour écrire et envoyer ses nombreux messages sur Twitter.
« S’il est effectivement important pour le président de pouvoir communiquer par voie électronique, il est tout aussi important qu’il le fasse d’une façon sûre et qui assure la protection des archives présidentielles », écrivent-ils dans cette lettre datée du 9 février et adressée au ministre de la Défense James Mattis, ainsi qu’au secrétaire à la Sécurité intérieure John Kelly et au directeur de l’Agence nationale de sécurité (NSA), Michael Rogers.
« Pouvoir compromettre un smartphone utilisé par un haut représentant du gouvernement, comme le président des États-Unis, représente un risque considérable pour la sécurité nationale », poursuivent les sénateurs.
L’imprudence de sa rivale décriée
Donald Trump avait fait de l’imprudence présumée de sa rivale démocrate Hillary Clinton en matière de communications un point central de la campagne présidentielle. Le FBI avait finalement recommandé de ne pas poursuivre Hillary Clinton pour avoir utilisé un serveur privé quand elle était secrétaire d’État mais l’avait accusée d’avoir fait preuve d’une « extrême négligence ».
Le New York Times avait révélé en janvier que Donald Trump continuait de se servir de son vieil appareil alors même qu’il avait bien reçu un téléphone sécurisé après son investiture.
Un portable, cible privilégiée
Le smartphone de Donald Trump « serait probablement l’appareil le plus convoité sur internet par les pirates informatiques, et arriverait au sommet des cibles visées par les agences de renseignement du monde entier », a commenté mardi un expert en sécurité, Graham Cluley, sur un blog spécialisé.
Le mois dernier, un autre spécialiste, Nicholas Weaver, du centre de recherche International Computer Science Institute, avait averti que « l’utilisation continue par Donald Trump d’un appareil Android non-sécurisé présentant des risques devrait provoquer une véritable panique »