Le Premier Ministre du Canada rend visite au Sénégal. Au vu du dynamisme de la coopération entre les deux pays, l’on se serait attendus à ce que les Unes des journaux sénégalais rivalisent d’ardeur pour étaler les performances des entreprises canadiennes. Qu’elles vantent la qualité du système éducatif canadien qui a produit plusieurs générations de cadres supérieurs sénégalais. On aurait aimé saluer l’esprit d’ouverture du Premier Ministre Trudeau qui multiplie les signes d’ouverture fraternelle à l’endroit des minorités religieuses du Canada, notamment celle musulmane.
On aurait pu, on aurait dû négocier vers la hausse le nombre de bourses d’exemption qui permettent à des étudiants sénégalais de bénéficier, au Québec, de tarifs préférentiels dans les universités. Et pourquoi pas étendre le même mécanisme aux autres provinces du Canada ?
On aurait pu jeter les bases d’une négociation sur une politique hardie d’émigration concertée qui fournirait, au Canada, la main d’œuvre qualifiée dont elle a grand besoin avec un système de rotation des effectifs tel, qu’au bout de cinq ans le travailleur ayant acquis expérience et expertise puisse céder la place à d’autres qui seraient préparés à les remplacer. Avec le double avantage de ne pas priver nos pays de bras nécessaires, mais aussi de contribuer au développement économique du Canada. Il y’aurait tant d’autres sujets à aborder car, le Canada est un beau et grand pays où l’innovation est permanente.
Au lieu de cela et, certainement sous la pression de puissants lobbies qui avaient déjà annoncé la couleur, le séjour de Monsieur Trudeau sera réduit, dans l’entendement populaire sénégalais, à une campagne de promotion des droits des homos&xuels ! La réponse, mi-figue mi-raisin, apportée par le Président Macky Sall à son illustre hôte fera couler beaucoup d’encre à n’en pas douter. Alors qu’elle aurait pu être catégorique : « je n’ai pas été élu sur la base d’un programme contenant ce type d’engagement Mon pays est à 95% musulman et nos traditions les plus authentiques ne contiennent pas de références de cette nature.
Ce n’est donc pas une question à l’ordre du jour chez nous. Et ce n’est pas demain la veille. Par contre, nul n’est persécuté du fait de sa s&xualité tant que cela reste du domaine de la vie privée. » Au sens le plus strict du terme !
L’envahissement du discours public des pays occidentaux par le s&xe et la notion « d’orientation s&xuelle » a quelque chose d’indécent pour des cultures et des traditions religieuses où la s&xualité n’est pas sensée être étalée sur la place publique. Même si les médias ont une fâcheuse tendance à nous assiéger de nouvelles macabres, lubriques et désolantes.
Le Sénégal médiatique n’est pas le Sénégal réel. Il est une fabrication dont il faudra sonder les ressorts et démonter les mécanismes.
En vérité, il est temps d’aborder franchement les questions de fond liées au respect des différences culturelles et cultuelles. Et notons dés l’abord, une contradiction dans la démarche intellectuelle des pays occidentaux : lorsqu’il s’agit de croyance, notamment religieuse, on nous dit cela doit rester strictement privé !
Mais inversement, lorsqu’il s’agit de s&xe, il faut en débattre à l’Assemblée Nationale, sur les plateau de télévision et de radios. Il y’a là comme un parti pris délibéré pour encanailler la société et flatter les bas instinctifs des humains dans leur dimension animale. Or, selon les croyances et les traditions, la s&xualité ne se réduit pas à la dimension animale ! Elle est le prolongement de l’Amour dont la quintessence est d’ordre spirituel. Elle convoque pudeur et secret. Une intimité telle que l’on se croit seuls au monde !
Il faut le dire et en tirer toutes les conséquences : les pays occidentaux dits développés dérivent dangereusement. La vieille Europe a rayonné sur le monde à la faveur de la décadence d’autres aires de puissance. De l’Antiquité à nos jours, les forces économiques, politiques et sociales n’ont cessé d’être redistribuées.
Apogées et décadence sont les moteurs de l’Histoire. Depuis les 18ème et 19ème siècle, l’Europe est à l’initiative.
Elle s’est déployée dans les Amériques, en Asie, en Afrique, en Océanie, aux Indes et en Orient. Le Portugal, l’Espagne , l’Angleterre, la France, la Hollande pour citer les principaux pays colonialistes, ont dessiné la carte du monde contemporain à leur avantage exclusif. Puis, la décolonisation s’en est suivie bien des fois de manière sanglante…
Toujours est-il que la vieille Europe et ses excroissances, notamment les USA, le Canada, l’Australie, et même Israël ( !) cherche à imposer ses valeurs de civilisation à toute l’Humanité sous prétexte qu’elles seraient universelles.
Ce qui est plus que discutable ! Il est temps de mettre ces questions sur la table pour que l’on puisse parler de coopération et non plus de rapports asymétriques.